2 chansons antifascistes: "La bête immonde" (Michel Fugain) et "La bête est revenue" (Pierre Perret)
Michel Fugain est le fils du grand résistant grenoblois, Pierre Fugain (voir France-Soir)
LA BETE IMMONDE,Michel Fugain
Auteur : C. LEMESLE. Compositeur : M. FUGAIN. Année : 1995. Album : "Plus ça va..."
Elle est vivante, elle a encore
La haine au ventre, la rage au corps
La bête immonde
Qu'elle tourne au loin comme un vautour
Ou rampe et ronge tout autour
La bête immonde
Depuis le temps qu'elle fait le trou
De sa tanière grise
Là-bas, ici, partout
Au coeur de chacun de nous
Elle est l'enfant que la bêtise
A conçu avec l'ombre
La bête immonde
Depuis le temps qu'on laisse faire
Tous les suppôts de son enfer
La bête immonde
Qu'elle a vomi des Gestapo
Dans toutes les guerres, tous les ghettos
La bête immonde
Que les salauds dans des salons
Lui trouvent des excuses
Lui trouvent des raisons
Plébiscitées par les cons
Elle est la fille de la rue
Qui naît des décombres
La bête immonde
O pleure, pleure ma mère la terre
Des larmes de siècles et de sang
O pleure, pleure des gouttes d'océan
Sur les chants qui montent des wagons
Les camps, les tortionnaires
Les frères qui clouent leurs frères
Au poteau des religions
O pleure ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde
Mais qui va lui planter le pieu dans le coeur ?
Qui va l'amputer du goût de l'horreur ?
Elle qui étrangle les ethnies
Massacre les poètes
Etouffe l'homme honnête
Au baillon des calomnies
Il lui faut faire sauter la tête
Avec sa propre bombe
La bête immonde
Depuis qu'elle nous pollue l'histoire
A coup de glaive, à coup de gloire
La bête immonde
Que son crachat sur ton drapeau
Dépend de ta couleur de peau
La bête immonde
Depuis qu'elle rôde avec sa faux
Emblème de son règne
Depuis qu'elle dit Je t'aime
Aux cagoules, aux échafauds
Il faur cribler de chrysanthèmes
Jusqu'à ce qu'elle succombe
La bête immonde
O pleure, pleure ma mère la terre
Des larmes de siècles et de sang
O pleure, pleure des gouttes d'océan
Sur les bouquins, dans les bûchers
Les cris des ratonnades
Sur les croix des croisades
Et les continents barbelés
O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde
Mais qui va lui planter le pieu dans le coeur ?
Qui va l'amputer du goût de l'horreur ?
O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde
O pleure, ma mère la terre
Au fond de tes entrailles gronde
La bête immonde.
>> "La Bête immonde" en version Karaoké
La bête est revenue, Pierre Perret
La bête est revenue (paroles et musique Pierre Perret, 1998 )
Sait-on pourquoi, un matin,
Cette bête s'est réveillée
Au milieu de pantins
Qu'elle a tous émerveillés
En proclamant partout, haut et fort :
"Nous mettrons l'étranger dehors"
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs.
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naïfs
Qu'en suivant leurs dictats xénophobes,
On chasserait tous les microbes.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
D'où cette bête a surgi,
Le ventre est encore fécond.
Bertold Brecht nous l'a dit.
Il connaissait la chanson.
Celle-là même qu'Hitler a tant aimée,
C'est la valse des croix gammées
Car, pour gagner quelques voix
Des nostalgiques de Pétain,
C'est les juifs, encore une fois,
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un épouvantail
Dans tous leurs sinistres éventails.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d'oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
N'écoutez plus, braves gens,
Ce fléau du genre humain,
L'aboiement écoeurant
De cette bête à chagrin
Instillant par ces chants de sirène
La xénophobie et la haine.
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc.
Les couleurs enjolivent
L'univers si différent.
Refusons d'entrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes.
Attention mon ami, je l'ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue !
C'est une hydre au discours enjôleur
Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Car, vois-tu, petit, je l'ai vue,
La bête. La bête est revenue.
Autre chanson de P. PERRET : "Mélangez-vous"...
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