Vigilance Isère Antifasciste

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Agression raciste contre A. Pulvar et A. Montebourg : nouvelle illustration du "programme" du FN

Qu'ils soient sympathisants ou militants FN encartés, les agresseurs d'Audrey Pulvar et d'Arnaud Montebourg n'ont fait qu'une application concrète du programme Le Pen, de sa "priorité nationale" : la dénonciation et l'agression de tout ce qui leur paraît "étranger", contraire à leur idée de "l'identité française". 

Rappel des faits : en soirée, à Paris, A. Pulvar et A. Montebourg passent devant une douzaine de types à cheveux ras, tout vêtus de noirs qui leur lancent des cris et des verres : "Bleu, blanc rouge ! La France aux Français ! Juden, juden ! Le Pen Président!.... Négresse ! Youpin! Le Pen Président !"

 

Et comme d'habitude lorsque des néofascistes sont pris la main dans le sac, si jamais la Justice retrouve les auteurs de cette agression, ils se présenteront comme des malheureux "paumés"... quasiment des victimes...

 

Un exemple parmi beaucoup d'autres de ces prétendus "paumés" racistes et fascistes  ?  Voir ce leader du "Front comtois" appliquant lui aussi les idées FN, qui jouait au "paumé" devant les juges en décembre dernier. Tout juste  condamné pour incitation à la haine raciale, il récidive en organisant le 3 mars une "conférence"  au sujet du "Complot contre la race blanche"

 

"Paumé" aussi le N° 2 du FN du Rhône, Stéphane Poncet ?
Lui qui expliquait la "priorité nationale" par des dessins encourageant au racisme, en janvier 2012, sur le blog officiel  du FN de Villeurbanne.

 

"Paumée",  encore cette candidate aux prochaines législatives dans les Hauts de Seine (92), Sidany Sophie Doutch

S'affichant en photo avec les Le Pen, elle dénonce les "Muzz" s'écrie publiquement " Vive Marine, Vive la France , mort aux rats ! "

 

"Paumé", Mathieu Spieser, du FN-92, membre du DPS (Département Protection Sécurité) ?

Lui qu'on voit très souvent accompagnant les Le Pen.  Lui qui entretient des relations avec des négationnistes et antisémites bien connus comme Robert Faurisson, Hervé Ryssen, Vincent Reynouard, sans oublier des néonazis en Ukraine.

 

"Paumé", le N° 1 du FN du 92, mariniste et membre du Comité Central, Rémi Carillon ?

Sur son blog, il avait,  entre autres, fait de la publicité pour le Ku-Kux-Klan. Lui  aussi n'a pas reçu de sanction de la part des hautes autorités du FN...

Dans une revue, il prône une autre application concète de la "priorité nationale" : une fois le pouvoir conquis par "l'opération dédiabiolisation" du FN,   organisation d'un reférendum, puis lancement de la guerre civile contre les "musulmans"  et contre tout ce qui est peu ou prou "étranger".

(cf le récent livre "Bienvenue au Front", et la prose signée par ce Carillon : "Contre l'islamisation, la méthode forte" )

 

"Paumé", Jacques Kotoujansky, membre du CAP-Santé (Comité d'Action Programmatique) du staff  électoral de Le Pen?

Un médecin, paraît-il, et qui explique que les crimes commis par les nazis ne sont que pure invention...  (cf "Bienvenue au Front, journal d'une infiltrée")

 

Paumés, ces responsables FN comme le chef FN des Yvelines, Philippe  Chevrier  (et compagnon de la Vice-Présidente du FN, M.C. Arnautu) ? 

Lui qui  promet à des journalistes comme Caroline Fourest de l'attacher à un arbre en forêt, de la dévêtir  et de "se la prendre à plusieurs".

 

Paumé, Le Pen-père, qui glorifie Brazillach et les pétainistes et collabos antisémites à la tribune des meetings du FN ?

Paumée, Le Pen-fille, qui va danser la valse à Vienne  avec tout l'extrême-droite européenne et des associations autrichiennes néonazies ?

Paumés, les Le Pen qui voudraient nous faire gober leur  "priorité nationale" comme une simple mesure de bon sens,   qui veulent en réalité nous vendre la discrimination et la remise en cause des principes de la République (Liberté, Egalité, Fraternité)  comme la solution à  tous les problèmes ?

Paumés,  les Le Pen qui voudraient  nous faire croire qu'ils  défendent  le peuple, eux  qui refusent toute redistribution  plus juste des richesses ? 

Paumés, les Le Pen et Cie  dont le fond de commerce n'est qu'excitation et  utilisation de la xénophobie, depuis des années, jour après jour  ?

 

Non à la banalisation du FN ! Non à la complaisance avec l'extrême-droite !

Non aux poisons du racisme ! Non à la lepénisation des esprits !

 

Voir aussi :

- l'analyse et les rappels du sociologue Erwan Lecoeur, N. Obs :  Agression Pulvar/Montebourg : Marine Le Pen voudrait ne pas payer l’héritage du FN

- le point de vue de D. Sopo, SOS-Racisme :Le FN n'a pas mué

- par les universitaires Alexandre Dézé et Cédric MoreauLe Front national n'a pas changé

 

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Les notes et photos dans l'article émanant du Nouvel Obs ci-dessous sont  ajoutées par  Ras L' Front :

 

Le Nouvel Obs.com :

Pulvar agressée : Marine Le Pen se défausse sur sa droite

 Le 29-02-2012. Par Nicolas Chapuis.
 

"Cherchez les coupables à ma droite". Voici en substance ce que Marine Le Pen a dit ce matin sur Europe 1. Interrogée sur l'agression dont ont été victimes Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar, la candidate du Front national avant même de la condamner à commencé par pointer du doigt les responsables : "Cette quinzaine de personnes sont des gens de l'extrême droite radicale, semble-t-il".  (1)

Avant de se placer elle-même en victime : "Elle ne peut pas ne pas savoir Mme Pulvar, parce qu'elle est journaliste, qu'ils m'ont mené une guerre assez virulente depuis un certain temps et vice-versa d'ailleurs."

Une dénonciation assez surprenante de la part d'une candidate qui appelle à attendre que "la police fasse son travail". Mais de quelle guerre parle-t-elle, et qui est cette droite radicale ?

 

(1) : En vérité, Le Pen  et le FN les connaissent très bien ces "radicaux".


- Lors de sa campagne interne pour prendre les commandes du FN, à l'automne 2010, Le Pen-fille n' pas manqué de se rendre au"Local", à Paris. Où elle a fait assaut  d'amabilités avec le leader skinhead parisien,  Serge Ayoub. Ayoub qui de son côté était en pleine  relance de son groupuscule   néonazi, "Troisième Voie".

 

Voir LePost, 8/10/ 11 : Lille, manif de l'extrême-droite. Profils de néonazis :     [.....]  Serge Ayoub est la vedette de Troisième Voie. Sous le nom de "Batskin", il était le chef des hooligans néonazis du PSG. Condamné (entre autres) pour une agression commise volontairement  sous les caméras de la télé.

Comme Le  Pen-fille, il emploie en ce moment la tactique de la "dédiabolisation", se présentant comme un défenseur des travailleurs (blancs).

En effet, en parallèle de son actuel tournant "national -socialiste et démocrate", il relance ses JNR ("Jeunesses nationalistes révolutionnaires"), une bande de skins  et bastonneurs en uniformes para-militaires. Un peu dans le genre des SA d'Hitler.

A Paris , son bar "Le Local"  est devenu un lieu de rencontres du "Tout-facho" .

On y croise aussi bien les crânes rasés que la mouvance FN-BCBG, à commencer par Marine Le Pen (cf RUE89) lorsqu'elle était en recherche de soutiens pour prendre la présidence du FN.   Déjà soutien du FN et alliée du Bloc Identitaire, Christine Tasin, la présidente de Riposte Laïque est tombée sous le charme de S. Ayoub, admirant en lui "un poète", entouré d'amis "capables d'imposer le respect ... et de faire le coup de poing".  Riposte Laïque vient d'ailleurs de publier  un article soutenant cette manif de Lille  [.....]

 

- Tout récemment, le FN a levé à Paris l'interdit : les relations avec les bastonneurs du GUD  et "supporters" du PSG  ont été de nouveau autorisées. Ils étaient très officiellement présents à la convention Le Pen de Lille, le 18 février 2012 (cf Le Monde/Droites Extrêmes) . Les agresseurs de Pulvar et Montebourg criaient d'ailleurs : "Jean-Marie nous a donné la permission de minuit pour chasser du youpin"...


NB : A Lyon, les relations officielles  avec cette mouvance satellite au FN demeurent plus tendues mais pas rompues. Le FN hésite toujours à rompre totalement les ponts avec Gabriac et Wyssa, deux élus FN qui avaient dûs être exclus pour néonazisme trop voyant et qui ont depuis lancé un mouvement ouvertement pétainiste : des marchandages sont en cours pour obtenir malgré tout leur parrainnage à la canditature Le Pen.

( voir RLF: Manif néofasciste à lyon le 14 janvier 2012 et  "Préférence Nationale"  site d'infos sur l'extrême-droite :   "Marine Le Pen prête à tout pour ses signatures")

"Batskin"/Ayoub (à droite) et ses skins en uniformes des "Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires" / "Troisième Voie".   Paris, 8 mai 2011.

 Ayoub et ses "JNR" / "3ème Voie", 8 mai 2011, Paris

 

 

Au micro, Edouard Klein, l'un des chefs du GUD parisien (Groupe Union Droit), le 8 mai 2011, Paris.

Il a participé à la Convention Le Pen du 18 février 2012 à Lille.

 

Le Pen (en 2006) avec 2 skinhead de la scène nénonazie de Lyon.

Cachez cet antisémitisme que je ne saurais voir

Malheureusement pour Marine Le Pen, on ne choisit pas toujours ses fans. Selon le témoignage d'Audrey Pulvar, les agresseurs ont mêlé les insultes antisémites et les cris : "Le Pen présidente". Un cocktail dérangeant pour la candidate, dont l'entreprise de dédiabolisation du FN a commencé par essayer de cacher les traces de l'antisémitisme au sein du parti.

Louis Aliot, numéro 2 du parti, est chargé de l'offensive de charme auprès de la communauté juive. Il s'est ainsi rendu en Israël en décembre dernier pour visiter des colonies. Marine Le Pen avait elle fait des pieds et des mains, pour rencontrer "sur un malentendu" l'ambassadeur israélien à l'ONU(2)

Louis Aliot est allé dans une interview jusqu'à nier le "passé antisémite" du FN. Mais on n'efface pas l'histoire d'un coup de baguette magique, et parmi les fondateurs du Front de nombreuses personnes professaient ouvertement ou moins leur haine des juifs.

L'attitude du compagnon de Marine Le Pen ne plait d'ailleurs pas à tout le monde au sein du parti. Il est ainsi surnommé par certain "le juif Aliot". Mais plus "moderne" que son père, Marine Le Pen a compris, que vis-à-vis de son électorat, les positions anti-islam payaient désormais plus dans les urnes que l'antisémitisme affiché. C'est d'ailleurs cette attitude qui lui a valu le ralliement de Gilbert Collard: "Elle a pris des positions qui me conviennent. Sa condamnation du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie, qu’elle dise que la Shoah est la pire des choses, cela me met à l’aise." (3)

 

(2) Les droites ultras et racistes étant devenues très influentes en Israël, il n'est pas étonnant que le FN tente des alliances. Aux USA,  Le Pen-fille tout en se vantant de la brève rencontre avec l'ambassadeur d'israël a rencontré très discrètement un responsable de l'AIPAC,  le  lobby US extrémiste et fondamentaliste pro-israélien.

Alliot est allé ensuite en Israël surtout pour présenter aux "français de l'étranger" (nombre d'israéliens ont aussi la nationalité française) la candidature aux législatives d'un autre "pittoresque" personnage du FN, le policier Michel Thooris.

 

( 3 )  L'avocat Collard a beau dire : ça n'avait pas empêché Le Pen-fille, pourtant en pleine "opération dédiabolisation" et recherche de signatures de maire, de participer au bal de Vienne, organisé par des associations néonazies...

 

Purge

La "guerre" entre elle et la frange "radicale" de l'extrême droite dont parle Marine Le Pen est avant tout une guerre interne au Front national.

Après sa prise de pouvoir, certains militants ont été exclus. Parmi eux, on trouve surtout des soutiens de Bruno Gollnisch, son principal adversaire au sein du Front.

Il a par ailleurs toujours existé au sein du Front national un courant qui trouve la ligne du parti trop molle. Ce mouvement s'est amplifié depuis que Marine Le Pen a entamé son entreprise de dédiabolisation. Les militants nostalgiques ont été priés de remiser les portraits du Maréchal Pétain et les signes nazis. Pas question non plus de sortir son costume de skinhead pour les réunions de famille. La peine encourue est l'exclusion.

"Lorsqu'il y a eu des extrémistes je crois que je les ai mis à la porte sans aucune difficulté particulière", affirme la candidate au micro d'Europe 1. Cela ne reflète pas la réalité. La guerre a été féroce au sein du FN. Même Jean-Marie Le Pen est allé contre sa décision d'exclure Alexandre Gabriac après que le" Nouvel Obs" a révélé une photo de ce conseiller faisant le salut nazi.  (4)

 

(4)

- Comme le montre,  s'il en était encore besoin, le tout récent "Bienvenue au Front, journal d'une infiltrée", toutes les atttitudes, toutes les revendications fascistes et racistes sont permises aux militants et adhérents, tant que  cela reste dans le cerle interne du soit-disant "nouveau" FN.

 

- Cette permissivité  est d'ailleurs une nécessité de plus en plus forte aux hautes autorités du FN. En effet, au delà de la dédiabolisation pour la façade, même les militants marinistes ont besoin de leurs "fondamentaux",  de l'expression de la rancoeur et de la haine  contre  "l'étranger" et même des références pétainistes et néonazies. C'est d'ailleurs la fonction principale du Président d'honneur, Le Pen-père.

 

- Avec les difficultés actuelles de la campagne électorale (sondages stagnants ou en baisse, grandes peines  pour convaincre les maires de donner leur parrainnage, meeting annulés faute d'argent et/ ou d'ardeur militante, scandales et boulettes à répétitions, ...), on sent qu'au FN, et jusqu'aux chefs les plus élevés, on a tendance à se dire : "plus la peine de jouer la dédiabolisation, autant apparaître pour ce que nous sommes". 

Seul vrai espoir pour la tactique "dédiabolisation" : séduire des Guaino, et autres proches de Sarkozy et l'UMP, qui traitent le FN avec une complaisance tout à fait vaine  ( cf le débat Guaino / Le Pen à France 2, alors que JL Mélenchon a été beaucoup plus offensif et efficace, quelques minutes après Guaino, pour dégonfler la baudruche Le Pen)

 

Une extrême-droite radicale éclatée

Rejetons du FN, plusieurs micro partis se retrouvent ainsi dans ce no man's land à droite du Front. Carl Lang et son Parti de la France côtoient la Nouvelle droite populaire de Robert Spieler, et le moribond Mouvement national républicain du désormais retraité Bruno Mégret. Les fils prodigues de Jean-Marie Le Pen et les frères déçus de Marine remplissent les bancs de "la synthèse nationale", réunion annuelle de ces groupes, où il est de bon ton de détester à la fois les immigrés et la candidate FN.

L'accusation de Marine Le Pen ne doit donc rien au hasard. C'est un geste politique. Mais, même si elle n'est politiquement pas responsable de chacun de ses supporters, ce n'est pas le nom de Carl Lang, le candidat d'extrême-droite radicale que les agresseurs ont crié dans la rue. C'est bien le sien.



01/03/2012

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