Vigilance Isère Antifasciste

Vigilance Isère Antifasciste

Entre FN, UMP, entre toutes les droites, les rapprochements s'accélèrent (Mediapart)

 Voir aussi, avec mises à jour site Les Debunkers : « A la manif anti-mariage pour tous, la police gaze les enfants, écrase une femme » : nombreux bobards mais vraie tentative de coup de force. 

Et aussi, Nouvel Obs, 29 mars 2013 :  "Manif pour tous" et extrême droite : l'UMP, l'arroseur arrosé ? 

 - Sur Lyonnitudes, Romain Blachier, 28 mars 2013 : Alliance de militants UMP et d’extrême-droite et débordements hier devant l’Opéra de Lyon contre Taubira 

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Mediapart, | Par Marine Turchi  . Titre original de Mediapart :  

Entre FN et UMP, la « dédiabolisation » fait son chemin 

 

Pas d’alliance de parti à parti. Sur le papier, les leaders du Front national et de l'UMP sont limpides. Dans la pratique, le retour au pouvoir de la gauche ravive chez certains élus la tentation d'une union de toutes les droites. Les députés frontistes prônent des « accords » locaux. Et la « dédiabolisation » voulue par Marine Le Pen semble fonctionner à l'UMP. Récit d'un rapprochement. 


 

Les élections législatives de juin 2012 avaient démontré la porosité entre les deux partis et leurs électorats (comme Mediapart l'a raconté ici et ). L’arrivée de la gauche au pouvoir et le retour du Front national à l’Assemblée ont fait sauter des verrous supplémentaires. Des députés FN et UMP ont cosigné une proposition de loi et déposé plusieurs amendements communs. Droite et extrême droite ont manifesté ensemble à plusieurs reprises – en novembre, en janvier, en mars –, contre le mariage pour tous, mais aussi contre la politique de François Hollande. Le Front national a voté la motion de censure de l'UMP contre le gouvernement Ayrault. 

À un an des municipales, le rapprochement s'accélère. Le 19 mars, une vingtaine de députés UMP ont applaudi Marion Maréchal-Le Pen dans un hémicycle plein. La députée frontiste venait de poser sa première question orale au gouvernement au Palais-Bourbon, en interpellant Manuel Valls sur les Roms. Sur les images de l'Assemblée, aucun plan ne permet de voir quels députés applaudissent, mais on entend les élus de gauche pousser des cris de désapprobation : 

http://www.dailymotion.com/video/xyjtgx_marion-marechal-le-pen-applaudie-par-l-ump-a-l-assemblee_news#from=embediframe 

« En dix ans de vie politique française, je n'avais jamais vu ça », s’est indigné dans Le Monde Bruno Le Maire, opposant farouche à une alliance FN-UMP. Le pire, c'est que ces encouragements ont été spontanés. Et il fallait voir ceux qui sont allés ensuite la féliciter... Ce n'est plus une digue, mais un simple lacet qui sépare aujourd'hui la droite de l'extrême droite. Tout cela dans l'indifférence générale. » 

Rien d’étonnant, selon Gilbert Collard. Le député « Rassemblement bleu marine » raconte à Mediapart qu’il a déjà été lui-même applaudi dans l’hémicycle, « après (son) discours sur la mutualisation de la médecine, il y a un mois et demi », à une heure très tardive. « Des députés UMP se sont levés pour m’applaudir, et quand je suis descendu de la tribune, M. Tian est venu me serrer la main. Même M. Accoyer m’a serré la main. Il n’y avait pas un journaliste, personne n’en a parlé ! » 

Contacté, Dominique Tian se rappelle « d’une intervention sympa, avec de l’humour, du talent. On a applaudi », raconte-t-il. S'il n'a « aucun souvenir » d’avoir serré la main de Collard, le député UMP des Bouches-du-Rhône nous explique qu’il n’est « pas pour la diabolisation du FN » « J’ai bu un café l’autre jour avec Gilbert Collard à l’Assemblée, on a discuté un peu, je lui ai demandé s’il serait candidat à Marseille, on a blagué. » L'élu UMP a également trouvé l’intervention de Marion Maréchal-Le Pen « élégante, bien écrite, pas excessive ». 

« S’il y a des choses intelligentes dites, j’applaudirai. Il faut être libre, explique ce membre actif de la droite populaire. Le FN n’est pas un parti interdit. Il faut arrêter le bal des faux culs (...) Ne comptez pas sur nous pour taper sur le FN, ils ne sont pas abominables, leurs idées ont un écho chez les Français. » Pour autant, martèle-t-il, « il n’y aura pas d’alliance » entre les deux partis, « tous les grands leaders de l’UMP l’ont dit, ce serait suicidaire ». 

De son côté, Bernard Accoyer, sans répondre à la question, fait dire par son assistant parlementaire qu’il n’a eu « aucun échange ou signe politique avec Gilbert Collard ». 


 

Accords locaux 

D'autres députés UMP entretiennent également des « relations courtoises » avec la nièce de Marine Le Pen, à en croire la députée du Vaucluse. « Des députés UMP, de la droite populaire mais pas seulement, me parlent, comme Gérald Darmanin, Alain Marceau », raconte Marion Maréchal-Le Pen. Ce qui ne serait pas du goût de tous à l’UMP. « Plusieurs m’ont confié, sur un coin de table, qu’ils s’étaient fait reprocher de me parler un peu trop souvent. Ils m’ont dit: “A priori, on est trop sympas avec toi”. » « Copé refuse de me saluer, le faire ce serait me légitimer » et voir son électorat « préférer l’original à la copie », affirme-t-elle. 

Le Front national se montre lui aussi avenant envers l’UMP. Exemple sur le plateau de « Mots croisés », sur France 2, le 25 mars. Manifestation contre le mariage pour tous, affaires Cahuzac, Sarkozy : sur tous les sujets, Gilbert Collard se positionne sur la même ligne que l’UMP. 

Loin du “tous pourris” habituel du FN et des salves de Marine Le Pen envers les « innombrables affaires » de l'ex-président de la République, le député du Gard rejoint l'UMP dans ses attaques anti-juges : « Ce qui me dérange (dans cette mise en examen), c’est qu’on est dans une justice qui fait de la politique (...) Moi je veux des juges neutres. (...) Quand le juge Gentil fait cette fameuse communication que l’on connaît, dans laquelle il met en cause la politique de Nicolas Sarkozy, il est quand même dans une prise de position idéologique. Je dis qu’il n’a pas l’apparence de la neutralité, et ça c’est gênant » (voir la vidéo à 43'30 et 53'30). 

Henri Guaino et Gilbert Collard sur France 2 le 25 mars.Henri Guaino et Gilbert Collard sur France 2 le 25 mars.© Capture d'écran.


Plus tard, il reprend même la comparaison de Nadine Morano : « Regardez dans l’affaire Outreau ! » À plusieurs reprises, il vole au secours d’Henri Guaino, assis à sa droite. « Il paraît que vous êtes poursuivi pour outrage à magistrat ? » glisse-t-il, scandalisé, à l’ancien conseiller de Sarkozy, en posant une main sur son bras. Lorsqu'une journaliste en plateau reproche à Guaino ses propos sur le juge Gentil, le député UMP se défend (« j’exprime mon opinion, j’ai le droit ! »), et Collard renchérit : « Au nom de quoi il n’a pas le droit ? » 

Complaisant avec l'UMP ? L’avocat marseillais dément, et tente de minimiser. « Quand j’évoque les conséquences de la mise en examen, je pense très peu à Sarkozy, et plutôt à tous les gens que dans ma carrière j’ai pu voir, qui ont été finalement reconnus innocents. Et ça, c’est passé inaperçu. » 

Au Front national, on se dit en tout cas déjà prêt à passer au stade des alliances locales. À Mediapart, Gilbert Collard reconnaît comme une évidence qu’« on peut mieux travailler sur le plan des idées avec la droite qu’avec la gauche ». D'ailleurs, localement, il n’exclut pas des « accords », « à condition qu’il y ait réciprocité », sauf pour « les UMP qui ont tenu des discours discourtois envers Marine (Le Pen) ou à l’égard du Front (national) ». « Sans les 8 points de l’UMP, je n’aurais pas été élu (député) », rappelle-t-il. 

Mais cette ouverture n’est pas envisageable à gauche, pour le député du Gard. « Si les socialistes demandaient une alliance, je dirais non. Je n’ai aucune raison de m’associer avec des gens de gauche, d’abord parce qu’ils ne nous le demanderont pas, ensuite parce qu’on a des divergences qui sont trop fortes. La gauche a toute une politique municipale que je combats. » « Est-ce qu’on peut s’entendre avec des gens de gauche? » interroge Gilbert Collard en se tournant vers Louis Aliot, à ses côtés. « Ça n’existe pas ! » s’écrie le numéro deux du FN. 


 

Mariage pour tous 

Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard à l'Assemblée nationale.Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard à l'Assemblée nationale.© Reuters 

« Sur un certain nombre de thématiques, on a plus de points de convergence avec l’UMP », reconnaît Marion Maréchal-Le Pen, qui se dit elle aussi « disposée à faire des listes de rassemblement avec des gens de l’UMP, des anciens du RPR, des sans-étiquette », notamment « dans le Sud, vu la sociologie politique ». « Électoralement, les élus UMP ont beaucoup plus intérêt à se pencher vers nous dans ces endroits clés pour eux. Ils voient bien qu’il y a une porosité manifeste entre les électorats. » 

Les deux députés frontistes « parlent de leur réalité locale, c'est un contexte particulier », minimise Florian Philippot, vice-président du FN, qui croit bon de rappeler que le FN a « des divergences fondamentales » avec l'UMP. Et ce proche de Marine Le Pen de marteler la « position du FN » « Pas d'alliance avec un parti, mais nous sommes ouverts. On ne regardera pas les étiquettes mais la sincérité des personnes et de leur engagement. Les élus qui partent avec nous devront signer une charte de cinq engagements que nous présenterons fin 2013. » « Cela pourrait s’ouvrir à des gens de gauche dans des départements comme la Moselle ou le Pas-de-Calais, reconnaît Marion Maréchal-Le Pen. On le voit dans l’Oise, des électeurs de gauche ont voté pour nous. » 

Ce rapprochement entre droite et extrême droite ne se joue pas seulement entre élus, il a aussi lieu dans la rue (lire notre article). La mobilisation contre le mariage pour tous est en train de se transformer en « mouvement politique » et de « se pérenniser », estime le politologue Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'IRIS et spécialiste de l'extrême droite. « Quelque chose s'est passé à droite lors de la manifestation du 24 mars, analyse-t-il. Le mouvement s'est radicalisé. Le langage et les actions de ses porte-parole se sont durcis. Le leadership de Frigide Barjot est contesté. On voit se constituer un mouvement à cheval entre la droite de gouvernement et la droite de la droite. » 

En témoigne le nombre de rassemblements découlant de la manifestation du 24 mars : devant la préfecture de police de Paris mercredi ; à Lyon le même jour face à Christiane Taubira ; jeudi soir devant le siège de France Télévisions, où intervenait François Hollande. Les organisateurs de la « manif pour tous » ont d'ailleurs promis une nouvelle manifestation massive, élargie aux chômeurs et travailleurs précaires. 

Cette mobilisation s'explique, selon Jean-Yves Camus, par la volonté de la droite de « contester la légitimité du pouvoir de gauche », « comme en 1981 avec Mitterrand ». « Dans ce procès en illégitimité, tous les angles d'attaque sont bons », observe-t-il. « Aux municipales de 1983, certains réclamaient l'“union de toutes les droites”, la politique du “pas d'ennemis à droite” comme seule solution pour battre la gauche. Sans les petites phrases répétées de Jean-Marie Le Pen, cette union se serait probablement faite. Il y a toujours un verrou qui saute quand la gauche arrive au pouvoir, la question est de savoir si cela perdure. » 

Le rapprochement entre la droite et l'extrême droite serait d'autant plus envisageable que leurs électorats sont « désormais mûrs pour accepter une alliance FN-UMP », estime le politologue, en citant une étude du CSA selon laquelle une majorité des électeurs des deux partis serait favorable à une telle alliance. Mais « le mot final, qui permet de rompre la digue et l'isolement, reviendra à l'UMP », conclut-il. 

Sauf mention contraire, les personnes citées ont été jointes les 27 et 28 mars. Sollicité, Bruno Le Maire n'a pas donné suite à notre demande. 

Le politologue Jean-Yves Camus (voir sa fiche) est chercheur associé à l'institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe. Il est notamment l'auteur des Droites nationales et radicales en France (Presses universitaires de Lyon). 

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Retrouvez notre dossier :

Dès 2008, Mediapart a recensé minutieusement les indicateurs de ce rapprochement entre FN et UMP : 

Nos enquêtes transversales :
- «Notre dossier: l'UMP en droite extrême, la France et ses crises», dossier d'avril 2012.
«Les 7 péchés capitaux de Nicolas Sarkozy. Volet un: l'envie»Décryptage sur Mediapart de cinq années de chasse aux électeurs du FN.
«Les mots du FN dans la bouche de l'UMP»enquête du 17 novembre 2011.
«Le BuissonScope» de Mediapart. Mediapart dresse la liste, de mai 2011 à février 2012, des ballons-sondes, messages subliminaux − ou pas subliminaux du tout − de l'Élysée aux électeurs du FN, inspirés par le conseiller du président Patrick Buisson.
- «Thierry Mariani, le ministre qui "a ouvert la boîte de Pandore"»portrait du 8 août 2011.
«FN - Droite Populaire: les concurrents qui pourraient devenir alliés»enquête du 27 juillet 2011.
«Guillaume Peltier, le bébé Buisson de l'Elysée et l'UMP»portrait de Mediapart le 9 novembre 2011.
- Retrouvez tous nos articles sur le sujet dans notre dossier.

Nos articles sur le sujet depuis 2008 (pas ordre décroissant): 

18 janvier 2013. « A l'Assemblée, Lionnel Luca organise le rapprochement FN-UMP ».

20 novembre 2012. «Une vague ultra a emporté l'UMP».

14 octobre 2012. «La Droite forte, copier-coller du FN».

25 juin 2012. «L'UMP, par sa stratégie, a légitimé le FN».
Face au Front national, quelle stratégie l'UMP doit-elle adopter ? Pour Joël Gombin, chercheur au CURAPP et spécialiste des électorats du FN, la stratégie de droitisation doit être abandonnée : non seulement elle a échoué, mais elle a permis au FN d'accroître, à plus long terme, son audience en le légitimant.

12 juin 2012. «Les passerelles sont lancées entre l'UMP et le FN».
A quelques jours du second tour des législatives, les digues sautent les unes après les autres entre l'UMP et le Front national. C'est le résultat d'années de rapprochement idéologique et humain, selon un rapport du think-tank Terra Nova à paraître cette semaine. La prochaine étape de cet « axe UMPFN » serait en construction : un « parti patriote » réalisant l'union des droites.

22 mai 2012. «Bouches-du-Rhône: l'UMP entrouvre la porte au FN».
Malgré la ligne nationale, les signaux d’ouverture entre l'UMP et le FN se multiplient dans les Bouches-du-Rhône pour les législatives. Débauchages d'ex-frontistes, programmes « proches du FN », hypothèses d'alliances locales. « Il y a des discussions à titre individuel », assure à Mediapart un responsable du FN.

10 mai 2012. «Droite populaire - FN: la "digue" tiendra-t-elle?».
A un mois de législatives, certains élus du parti majoritaire, inquiets, radicalisent leurs discours ou évoquent un « rapprochement » avec le Front national. Marine Le Pen a évoqué la possibilité de « discussions » au « cas par cas »

26 avril 2012. «A Nice, le FN est décidé à ne pas se contenter de miettes».
Marine Le Pen est arrivée en deuxième position avec 23 % des suffrages à Nice. Un succès qui n'a pas surpris grand-monde dans cette ville tenue par l'un des fidèles de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi. Ici, le mélange des droites est une tradition. A tel point que le FN s'attend à des demandes de négociations en vue des législatives, et s'apprête à les refuser.

22 avril 2012. «Les deux défaites de Nicolas Sarkozy»
Ce n’est pas le 21 avril 2002 à l’envers, mais presque. Ce premier tour de l’élection présidentielle s’achève par deux défaites cinglantes de Nicolas Sarkozy. La première est que François Hollande a toutes les chances de devenir au soir du 6 mai 2012 le prochain président de la République. La seconde est que le score sans précédent du Front national menace de ruiner la droite classique.

21 avril 2012. «Sarkozy lance un ultime appel aux électeurs du FN».
Nicolas Sarkozy, lors de son dernier meeting à Nice, a tout fait pour convaincre les électeurs qui hésitent entre sa candidature et celle de Marine Le Pen, de voter utile.

5 avril 2012. «La France renfermée de Sarkozy».
Le candidat UMP a détaillé son programme : d’abord détruire François Hollande, puis construire des frontières, partout, en Europe, en France et jusque dans les têtes. L’enfermement pour se protéger des hordes barbares : jamais la droite classique n’était allée aussi loin dans cette mise en scène d'un nouvel ennemi intérieur.

11 mars 2012. «Sarkozy, le populisme en version européenne».
A Villepinte, le candidat UMP s'est définitivement affirmé en leader populiste en s'appuyant cette fois sur l'Europe, érigeant les ultimatums en mode de gouvernance et menaçant de suspendre la participation de la France à Schengen. 

5 février 2012. «La semaine où la campagne a viré à l’extrême droite».
La campagne prend un tournant début février. Renouant avec les dérapages paternels, Marine Le Pen a libéré un espace pour l'UMP, qui s'est empressée de s'y engouffrer. En témoignent les déclarations de Claude Guéant samedi.

5 février 2012. «A l’UNI, la xénophobie, ça remotive».
Un ancien membre du syndicat étudiant raconte les « convergences » de l'UNI, ces réunions à huis clos dont le but est de « polémiquer » et « ressortir remotivés » grâce à « un discours xénophobe ».

10 janvier 2012. Immigration, Guéant toujours plus en phase avec Le Pen.
Toujours plus d’expulsions, poursuite de la réduction des entrées légales via des quotas, davantage de verrous au rapprochement des conjoints de Français, une réforme du système d’asile « engorgé par les demandes infondées » : le ministre de l'intérieur n’est pas le candidat du Front national, mais cela ne l’empêche pas de raser gratis à quelques semaines de l’élection présidentielle. À l'occasion de la présentation de son bilan, ce mardi, il s'est félicité d'avoir dépassé son quota de reconduites à la frontière, réalisées, en 2011, sur le dos des Roms et des Tunisiens. 

15 novembre 2011. «Sarkozy: haro sur la fraude sociale»
Nicolas Sarkozy fait de la lutte contre la fraude sociale un thème de campagne en s'attaquant violemment aux allocataires sociaux, accusés d'être en partie des «assistés» ou des «profiteurs». Il concurrence ainsi le FN, qui en a fait son cheval de bataille. Et s'appuie sur ses ministres Thierry Mariani et Laurent Wauquiez, qui ont copié-collé la formule de Marine Le Pen: «les profiteurs du bas» (lire aussi notre portrait Wauquiez ou la «Droite sociale» ultralibérale). 

9 novembre 2011.Guillaume Peltier, le bébé Buisson de l'UMP (portrait)
Il est le nouveau “M. Sondages” de l'UMP, déniché par Brice Hortefeux et Patrick Buisson. Celui qui souffle idées et formules aux parlementaires et ministres. Ancien du FN et ex-bras droit de Philippe de Villiers, Guillaume Peltier veut se rendre indispensable à Nicolas Sarkozy avec une stratégie de reconquête à droite toute.

28 septembre 2011. «La Droite populaire rejoint en partie le programme du FN»
Après la divulgation des «12 propositions» que la Droite populaire – qui se veut fidèle au sarkozysme originel – entend voir intégrer au projet présidentiel de l'UMP pour la présidentielle de 2012, Le Monde compare ces points avec le programme du FN. 

8 août 2011. Thierry Mariani, le ministre qui a «ouvert la boîte de Pandore» (portrait)
Il s'est façonné un profil de “Monsieur Immigration” et a créé, il y a un an, la Droite populaire pour faire entendre l'aile droitière de l'UMP et se propulser au gouvernement. Promu ministre des Transports en juin, Thierry Mariani tente désormais de freiner ses troupes. Tout en faisant pencher la balance à droite pour 2012. Portrait de l'élu du Vaucluse.

27 juillet 2011. FN-Droite populaire, des concurrents qui pourraient devenir alliés (enquête)
Eux estiment incarner une «droite de conviction» qui «défend le peuple». Elle aspire à faire du FN un «pôle de rassemblement patriote». Entre les 44 députés de la Droite populaire et Marine Le Pen, il n'y a qu'un fil. L'aile dure de l'UMP est-elle, comme elle le prétend, une «digue» contre le FN, ou une passerelle? Pour Christian Vanneste, «la balle est dans le camp de Marine Le Pen». 

7 juillet 2011. À la convention UMP sur l'immigration, militants et élus se lâchent (reportage)
Dans le cadre de la préparation de son projet 2012, l'UMP organise une convention sur l'immigration. Voulu par Jean-François Copé, ce colloque a pour but implicite de satisfaire l'aile droite du parti, qui s'estime négligée par le recentrage de Nicolas Sarkozy. Mais cette convention sert d'exutoire pour des militants et des élus locaux très remontés, dans la lignée du débat sur l'identité nationale et de celui sur l'islam. Récit et décryptage des propositions.

5 juillet 2011.Du communautarisme à l'assimilation: Sarkozy vire de bord − 5 juillet 2011 (enquête)
Au concept d'intégration des immigrés, la majorité présidentielle préfère celui d'assimilation. Alors que le premier recouvre l'idée d'efforts réciproques entre la société d'accueil et l'étranger, le second renvoie au fait d'abandonner sa culture d'origine. Pour Nicolas Sarkozy, le revirement est de taille: il y a moins de dix ans, il défendait les quotas et la discrimination positive, se faisant taxer de communautarisme.

5 mai 2011.Les huit régressions du projet de loi immigration
Le retrait de la déchéance de la nationalité n'y change rien. Le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité intègre une série de mesures restreignant les droits des étrangers, parmi lesquelles la mise en danger des étrangers malades, la hausse de la durée maximale d'enfermement dans les centres de rétention administrative, la limitation du rôle des juges des libertés, l'instauration d'un bannissement du territoire européen, la création de zones d'attente mobiles ou encore l'exonération des employeurs de sans-papiers considérés comme de «bonne foi».

11 avril 2011. Les “droitiers” de l'UMP refusent de voir le débat sur l'islam enterré
La Droite populaire surveille la polémique sur l'islam comme le lait sur le feu et remet les pieds dans le plat, avec l'audition à l'Assemblée d'un aumônier ultra de l'armée, qui refuse de se «déculotter» devant l'islam.

7 avril 2011. Claude Guéant, porte-drapeau des thèses d'extrême droite
Dérapages? Non. Maladresses? Non plus. Le premier flic de France agit en connaissance de cause quand il s'empare des questions migratoires et religieuses. Ses déclarations construisent un paysage idéologique cohérent salué par Marine Le Pen. 

11 mars 2011.Immigration, islam: matières hautement inflammables
Nicolas Sarkozy a allumé le feu avec les questions sécuritaires, migratoires, identitaires et religieuses. En réaction aux propos de son conseiller chargé de la diversité, Abderrahmane Dahmane, qui a déclaré que «l'UMP de Copé, c'est la peste pour les musulmans», le chef de l'État a décidé de le limoger, tout en laissant Marine Le Pen occuper le terrain.

3 mars 2011.L'UMP déroule le tapis rouge pour Zemmour (reportage)
Le journaliste Éric Zemmour, condamné pour provocation à la haine raciale, est l'invité vedette d'un colloque des “réformateurs” de l'UMP, à l'Assemblée nationale. Il est ovationné par des parlementaires. Récit.

22 février 2011.Immigration, identité nationale: Sarkozy est «enfermé dans un piège» (entretien)
Pour le politologue Pierre Martin, le chef de l'État est «prisonnier des pressions d'un noyau de militants» mais aussi de l'image qu'il s'est donnée depuis 2002. Son étude démontre que «le virage sécuritaire de l'été, le discours de Grenoble, les expulsions de Roms, etc., n'ont pas profité à Nicolas Sarkozy».

1er octobre 2010. Maxime Tandonnet, la plume trempée dans l'extrême droite de Sarkozy (portrait)
Jusqu'en août 2011, Maxime Tandonnet fut le conseiller “immigration” de l'Élysée. À l'origine du discours de Grenoble, il affirme que «la plupart des délinquants sont d'origine étrangère, relativement récente». Enquête sur ce pourfendeur du métissage, qui a fréquenté Chevènement, Pasqua, puis de Villiers.

13 septembre 2010. Circulaire sur les Roms: Hortefeux pris à son propre piège
Après avoir été condamné en première instance pour injure raciale, Brice Hortefeux récidive avec une circulaire témoignant du caractère discriminatoire de la politique menée à l'égard des Roms. Adressé le 5 août 2010 aux préfets, ce texte est tellement embarrassant pour lui qu'il a jugé utile d'annoncer, le 13 septembre, qu'il avait «tenu à signer personnellement» une nouvelle version afin de «lever tout malentendu sur une éventuelle stigmatisation».

6 septembre 2010. Déchéance de nationalité: Sarkozy n'assure plus l'égalité de tous devant la loi
Moins de 48 heures après les manifestations contre la «xénophobie d'État» qui ont rassemblé, partout en France, des dizaines de milliers de personnes, Nicolas Sarkozy a tranché: l'Élysée a fait savoir qu'il souhaitait que la déchéance de nationalité s'applique aux personnes «qui portent atteinte à la vie d'une personne dépositaire d'une autorité publique, en particulier les policiers et les gendarmes».

30 juillet 2010. Discours de Grenoble: Sarkozy cherche un rebond à son extrême droite
Le discours ultradroitier prononcé à Grenoble par Nicolas Sarkozy vise à clore la séquence de “l'affaire Bettencourt-Woerth”. Mais la batterie de mesures annoncées (extension des peines planchers, peines de 30 ans de prison incompressibles pour les assassins de policiers, etc.) sert aussi d'appât pour les sympathisants du FN.

30 novembre 2009. Le débat sur l'identité nationale, défouloir raciste de l'UMP
Lancé le 2 novembre 2009, le débat sur l'identité nationale s'est transformé en défouloir xénophobe d'une partie de la population, encouragée par le discours de certains dirigeants de la majorité. Inventaire.

10 septembre 2009. Brice Hortefeux franchit la ligne jaune/Le ministre indigne de la République
Une université d'été UMP, un ministre de l'Intérieur prenant une photo avec un jeune militant arabe sous l'œil amusé du patron des députés de la majorité. Et le désormais tristement célèbre «Quand il y en a un, ça va, c'est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes», qui en dit long sur l'idéologie de Brice Hortefeux. Le ministre n'en est pas à son premier fait d'armes.

8 mai 2008. Identité nationale et immigration: un an de dérapages contrôlés
Premier anniversaire du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Une loi a été votée, des circulaires ont été envoyées, des discours prononcés. Obsession des expulsions et offensive contre l'immigration familiale: la politique mise en œuvre banalise la méfiance à l'égard des étrangers. Sans parvenir à rendre le pays attractif pour les immigrés les plus qualifiés, ceux-là mêmes que le chef de l'État s'est engagé à attirer



29/03/2013

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