Proposition-choc de l'élu Front National Franck SINISI : il faudrait "récupérer les dents en or des Roms".
C'était en pleine séance du Conseil Municipal de Fontaine (agglo de Grenoble), en février 2017, lors d'une discussion concernant le logement.
Pour "provocation à la discrimination ou à la haine raciale", SINISI a comparu devant le tribunal le 24 octobre , suite aux plaintes d'habitants de la commune, de son maire (PCF), et de plusieurs associations antiracistes et antifascistes ( le MRAP, la LICRA, la Ligue des Droits de l'Homme, le CIIP (Centre d'Informations Inter-Peuple) Ras L'Front et la Voix des Roms.
Le jugement sera rendu le 28 novembre.
Le procureur de la République a requis deux à trois mois de prison avec sursis contre Franck Sinisi, en plus de 2 000 euros d'amende et de deux à trois ans d'inéligibilité.
MISE A JOUR, 29 novembre : Sinisi a été condamné à deux mois de prison avec sursis, à une peine de quatre ans d’inéligibilité et à 2 000 euros d’amende. Franck Sinisi a fait appel du jugement.
Récupérer les dents en or, chacun le sait, c'est ce que faisaient les nazis dans les camps de concentration et d'extermination , sur les morts comme sur les vivants.
De l'humour, prétendent Sinisi, son avocat très spécial Damien VIGUIER, ainsi que ses actifs soutiens néofascistes, dont le le "célèbre" Alexandre GABRIAC.
De l'humour nazi, en fait. De "l'humour", les nazis avaient en effet beaucoup. Tout comme LE PEN, les nazis étaient très "drôles".
A l'entrée du camp d'extermination d'Auschwitz, figure la très "amusante" inscription "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre"). Avec les déportés, les nazis étaient très "blagueurs" : par ex, "Hier ist es kein Sanatorium !, ici ce n'est pas un sanatorium !".
Dans la même intervention, SINISI avait émis l'idée (en parlant des gens du voyage) de "les parquer dans un endroit" !
En plus des habituelles incitations à la discrimination contre plus faible que soi, lancés par le Front National (genre d'incitations racistes répandues d'ailleurs bien au-delà de rangs de l'extrême-droite classique), tout ce vocabulaire, toute cette ignominie puaient évidemment la banalisation du nazisme, son apologie, le négationnisme ainsi que l'apologie de crimes contre l'humanité.
Sur son blog, la section PCF de Fontaine-Sassenage avait fourni un enregistrement audio de l'intégral de cette séance du Conseil Municipal du 27 février 2017. C'est seulement, et tardivement, par les hasards de Facebook que des membres de RLF-Isère (Ras L'Front - Réseau de Lutte contre le Fascisme) ont eu connaissance de l'odieuse provocation raciste du FN SINISI, suite à des articles publiés par Le Dauphiné Libéré et le site The Prairie.
Concernant le FN SINISI, voici les propos, enregistrés, qu'il a tenu dans l'instance municipale officielle.
Dans cet enregistrement, Sinisi déclare, concernant les gens du voyage, "... les gens qui veulent partir en vacances en roulotte,d'accord, mais de là à traverser les villes...", ajoutant : "Ils nous coûtent assez cher. C'est vrai qu'il est plus judicieux de les parquer dans un endroit plutôt qu'ils détruisent des stades ou qu'ils viennent illégalement car ça revient encore plus cher à la métropole" de Grenoble-Alpes, ajoute-t-il.
"Concernant les Roms", poursuit-il, "pareil, dans ce cas-là, pour les loger, il peut y avoir un autofinancement, il suffit au niveau de la métropole d'investir, de leur payer des dentistes". Alors qu'un brouhaha agite le public, l'élu FN de Fontaine continue: "Oui, je m'explique, de leur payer des dentistes, de leur mettre des dents nickel, de récupérer leurs dents en or, je pense que juste ça, ça leur permet de se nourrir et de se loger."
On comprend que de tels propos aient choqué beaucoup de personnes , dont Edouard SCHOENE (un habitant de Fontaine et par ailleurs ancien adjoint au maire) . Il a été le premier a déposer plainte. Voici ce qu'il explique à ses amis (
voir ici le courrier intégral d’Edouard Schoene )
J’ai écrit à Monsieur le maire quelques heures après avoir assisté au conseil municipal [du 27 février] d’où je suis sorti après avoir entendu les propos épouvantables de M. SINISI.
Ce fut un choc pour moi qu’un élu de la Nation puisse tenir des propos aussi ignobles dans l’enceinte du conseil municipal.
Par un courrier au procureur de la république en date du 24 mars 2017 puis une audition dans le Commissariat de Police central de Grenoble le 05 juillet, j’ai déposé plainte à l’encontre de Monsieur Franck SINISI pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale.
Comme mentionné lors de mes échanges avec les policiers, les propos de Monsieur Franck SINISI m’ont scandalisé sachant les conditions indécentes de vie des ROMS, le racisme organisé à leur encontre, mais également en me renvoyant à ma situation d’enfant dont les parents ont été victimes du nazisme.
C’est la Milice [mise en place par Pétain et ses auxiliaires] et la Gestapo qui sont venus arrêter mes parents le 14 juillet 1944 à Nice.
Les résistants ont fait sauter la locomotive du train qui devait emmener mes parents à Drancy.
Le train est tout de même arrivé à Drancy avec un jour de retard. Les prisonniers de Nice avaient été remplacés par des enfants, pour le dernier train de Drancy vers les camps d’extermination.
Je suis sur terre grâce à l’action de ces résistants qui ont sauvé la vie de mes parents ! (.....)
Citons aussi cet extrait de la plaidoirie de l'avocat d'Edouard Schoene, qui représentait aussi le MRAP, Bernard SCHMID (ici, sa plaidoirie plus en entier )
... Constatons, tout d’abord, que le propos ne vise aucunement un ou plusieurs individus identifiés, auxquels serait attribué à tort ou à raison un quelconque comportement personnel. Le propos vise clairement et indistinctement « les Roms », catégorie vue comme une entité ethnique aux caractéristiques immuables, assortie de l’article défini : « Les ».
Aucune distinction entre individus ou comportements n’est recherchée, alors que comme tout groupe humain, celui des personnes d’origine Rom est composé de personnes humaines qui se comportent différemment. Rappelons ici seulement les noms de Cristina Dimitru, récompensée en 2012 de la médaille d’or de meilleurs apprentis de France ...
[Les propos de M.Sinisi tombent aussi sous les] articles 16 et 16-1 du Code civil, qui disent : « La loi assure la primauté de la personne humaine, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci… » puis : « Chacun a droit au respect de son corps. Le corps humain est inviolable. Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial. »
Nier un droit aussi fondamental que l’intégrité du corps humain aux membres d’un groupe humain, considéré et défini comme un groupe ethnique, constitue une provocation aggravée à la négation de la dignité et, partant, à la discrimination ou à la haine à l’égard des membres de ce groupe. Voire à la violence dans la mesure où le public est invité à ne pas considérer comme inviolable, l’intégrité du corps humain pour les membres dudit groupe.
Par ailleurs, la pratique consistant à violer l’intégrité du corps humain – ici, jusque dans la mur – pour « récupérer leurs dents en or » renvoie aussi à une pratique qui a eu lieu dans les camps de concentration et d’extermination de l’Allemagne national-socialiste, dont il y a lieu de rappeler ici qu’ils n’enfermaient pas uniquement des membres du peuple juif, mais également des Roms alors appelés « Zigeuner » par les organisateurs allemand du génocide.
"Le FN m'a donné raison sur le fond, pas sur la forme" : exact.
C'est l'affirmation de Franck SINISI faite au Dauphiné L., qui l'interrogeait à la sortie du Tribunal Correctionnel. Au journaliste de Place Gre’ Net, il précisait: "Les dents en or ce n'était pas leur problème" [Sinisi parle des hauts responsables du Front National]
Tout à fait exact, M. Sinisi !
Voici ce que nous, les rédacteurs du site "isère-antifascisme", écrivions dans un article publié 30 mars :
Des sanctions pour l'élu municipal FN ? C'est plutôt tout le FN qu'il faut sanctionner !
On le sait, au Front National, il est tout à fait toléré que des cadres comme des militants et adhérents de base distillent des idées racistes ou fascisantes. La seule règle est que cela reste discret et ne soit pas révélé publiquement, en dehors des cercles du FN et de la fachosphère. D'ailleurs le pétainisme et le racisme, tout comme le rejet viscéral de principes élémentaires comme "Liberté-Egalité-Fraternité" imprègnent profondément le FN. Voir par ex : Témoignages d'anciens militants frontistes : les mensonges, les manipulations et le racisme du FN
De plus, LE PEN (Marine) et tous les dirigeants du parti, même en essayant de donner une image "apaisée" et "dédiabolisée", ne cessent de désigner dans leurs discours tout ce qui est plus ou moins assimilé à roms, gens du voyage, migrants, immigrés, musulmans, etc comme un péril, comme une "submersion", comme des profiteurs vivant à nos crochets, comme des ennemis s'attaquant sournoisement à "notre civilisation et nos racines ancestrales".
D'ailleurs, le programme électoral du FN propose d'inscrire très officiellement, dans la loi, toute une série de mesures de discrimination et de ségrégation, baptisées "préférence nationale" : voir ici, tract de RLF 38/ Ras L’ Front
Il ne faut donc pas s'étonner qu'à la base lepéniste, on se sente encouragé à reprendre ces classiques thématiques de l'extrême-droite, et qu'on se laisse aller à tomber les masques, avec des propos sans fard, haineux et sordides. Quand on ne passe pas à l'intimidation et à la violence directe, comme à Domène (agglo de Grenoble) où une boulangerie a subi un saccage raciste en règle, le propriétaire de la boutique ayant la peau noire ...
Vers la fin mars, les propos scandaleux de Sinisi ayant été révélés par la presse locale et nationale, mais par l'action des antiracistes aussi, il fallait bien que les autorités du FN réagissent et se démarquent : elles ont parlé d"une "brebis galeuse, comme il y en a partout".
Comme d'habitude en pareil cas, contraint par les questions de la presse, le FN a voulu se sortir de ce mauvais pas en donnant une image de M. Propre qui ne craint pas de faire le ménage dans ses rangs : il a annoncé que la Commission de discipline du parti examinerait le cas de l'élu de Fontaine.
Mais d'emblée, dans les réponses à la presse du Secrétaire général, Nicolas BAY, on devinait de l'indulgence pour les propos de Franck Sinisi, qualifiés de simple digression et d'humour : "Pas trop de digressions de cette nature, ce n'est pas très bienvenu". "Je pense que c'était de l'humour, mais de l'humour de mauvais goût." (Lyon-Capitale).
Le responsable du FN-38, Thibaut MONNIER allait encore plus loin dans la connivence avec Sinisi et ses propos, parlant de maladresse dans la forme, mais approuvant le fond (Le Dauphiné Libéré, 17 mars 2017). Evidemment, ce fond idéologique et tactique, c'est celui du FN ! : présenter, contre toute réalité, les roms et autres catégories de gens en situation de faiblesse et discriminées comme des privilégiés, au détriment des "français qui travaillent et ont des difficultés" , (T. MONNIER, FN-38).
Quelques jours après ce deuxième mémorable Conseil Municipal du 27 mars, [où Ras L' Front et les antiracistes avaient été très présents ] Franck Sinisi a fait venir la caméra de France 3 : "Je tiens à dire que j'ai été remis à l'ordre par le Front National. Je tiens à dire aussi que je n'ai pas été influencé pour la tenue de ces propos par le Front National, et qu'ils viennent de ma propre personne."
Manifestement, l'élu FN de Fontaine, après la mobilisation antiraciste et antifasciste, a dû obéir à la consigne que ses dirigeants nationaux lui ont dit d'exécuter : présenter des excuses un peu plus formelles, mais surtout et avant tout: tenter de dégager de toute responsabilité le Front National. On ne sera pas dupe, évidemment.
Il est donc fort possible que le FN solde ainsi l'affaire et n'aille pas plus loin dans les "sanctions". Il est même possible que le FN continue à se faire représenter à la municipalité de Fontaine par le biais de cet élu ...
Interrogé par France Bleu le 30 mars, à la suite d'un second Conseil Municipal, le même T. MONNIER, Secrétaire Départemental du FN, prétendait :
"Quand il y a une brebis galeuse, on s'en occupe tout de suite".
En réalité, SINISI n'a été exclu du FN que le 18 juillet .... !
Sinisi a raconté à la presse qu'il a été exclu du FN en raison d'une petite provocation le jour de la Marche des Fierté (LGBT), le 3 juin, à Grenoble.
Il s'y est montré en compagnie d'un ex-FN, Alexandre GABRIAC, ancien responsable du FNJ-Isère, devenu ensuite élu régional sur la liste FN. Gabriac s'était rendu célèbre par ses saluts fascistes, bras tendu, ces saluts hitlériens de Gabriac avaient été révélés par les antifascistes et des médias, comme dans le cas SINISI) et la direction du FN avait bien dû se résoudre à se séparer de son jeune poulain isérois .
On peut douter de cette autre affirmation de Sinisi : (tenter de) faire de la provocation lors d'une manifestation comme la Marche des Fiertés, c'est bien accepté dans les rangs du FN. De plus, la provocation et tentative de buzz de Sinisi et Gabriac n'avaient eu que peu d'échos médiatiques.
Très certainement, l'exclusion n'a été décidée qu'à la suite d'un troisième Conseil Municipal , celui de la fin juin. Là, sous une mini-pancarte "Touche pas à mon poste", il s'est montré de nouveau avec GABRIAC, secondé par un groupe de gros bras tout aussi fascisants. ( voir cet autre article, publié par "vigilances isère-antifascisme", avec des photos très parlantes...).
Cette autre séance municipale fin juin, de nouveau très houleuse, avait fait, elle, l'objet de nombreux articles dans la presse, une nouvelle fois et avec des titres assez spectaculaires comme "Franck Sinisi (FN) évacué du conseil municipal" .
Cette fois, la direction du FN ne pouvait pas ne pas réagir et ne pas se débarrasser de Sinisi...
GABRIAC, leader fasciste avoué, ex-dirigeant FN et soutien de Sinisi
Alexandre GABRIAC, originaire d'une commune proche de Grenoble, a commencé sa carrière en étant le chef du Front National Jeunesse de l'Isère, il a ensuite siégé au Conseil régional Rhône Alpes, en tant que représentant FN. Parallèlement à ses activités pour le FN, il participait à l'Oeuvre Française, un mouvement lié aux collaborateurs sous le temps de Pétain et qui a été mêlé de très près à l'OAS.
Autre leader régional et national de ce vieux mouvement au fascisme très revendiqué et également ancien élu FN : Yvan BENEDETTI, un cadre de l'Oeuvre Française, Benedetti étant basé à Lyon.
Gabriac était aussi le chef des "Jeunesses nationalistes". La marque de ces deux groupes, JN et OF, (auxquels il faut ajouter le GUD lyonnais), très liés et équivalents ? la croix celtique. Ils sont aussi des spécialistes du salut fasciste.
L'Oeuvre Française tout comme les Jeunesses Nationalistes sont en principes interdites depuis juillet 2013. Depuis le décret gouvernemental de dissolution, Gabriac et Benedetti ont déployé des paravents, tels "Vénissieux fait front", "Echirolles fait front", le PNF-Parti Nationaliste Français, "Lorraine Nationaliste", etc... Des sites internet liés à cette mouvance : "Jeune Nation", "Europe Blanche", etc.
GABRIAC est désormais fort actif au nom de CIVITAS, en Isère, en Savoie et Haute-Savoie, comme dans toute la région Rhône-Alpes.
"J'ai été séduit par le FN qui a pour vocation de dire qui tout haut ce que les gens pensent tout bas"
Autre propos révélateur de SINISI, confié au DL, à la sortie du procès.
Cette formule avait été remise à l'honneur par le biais d'une grande campagne d'affiches de LE PEN (Jean-Marie) pour les présidentielles de 1988, "Je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas".
L'expression de LE PEN était une reprise de Xavier VALLAT, un antisémite et pétainiste notoire:
"Je gêne, je dérange, mais je dérange aussi dans ce domaine-là comme dans beaucoup d'autres, puisque je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas et que, il n'est convenu de ne pas le dire."
Cette phrase, utilisée tant de fois par J.M.Le Pen, a une origine bien précise : Xavier Vallat, qui sera le futur commissaire aux questions juives sous Vichy, celui qui disait, lorsque Léon Blum présentait son gouvernement à l'Assemblée nationale, "Messieurs, pour la première fois, ce pays sera gouverné par un juif.", et qui finira son discours par : "J'ai cette originalité de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas". (archive Le Post / Le Huffington Post)
Ainsi, avec cet artifice rhétorique, en prétendant porter et libérer la parole d'une "majorité silencieuse", - qui, par définition, ne s'exprime pas ! - on peut banaliser et encourager les pires horreurs refoulées : les préjugés les plus imbéciles ainsi que les haines et les racismes de toutes sortes, les incitations à la violence.
L'expression a débordé des rangs lepénistes. En 2008, une ministre de Sarkozy s'y met : "Franchement, je crois que Nicolas Sarkozy dit tout haut ce que les français pensent tout bas...." (à propos du droit de grève). En 2011, ce sera au tour du LR Laurent WAUQUIEZ de reprendre la formule pétaino-lepéniste ( pour prétendre que "la France est rongée par le cancer de l'assistanat").
Plus près de nous, on voit, par ex., cet "élément de langage" dans celui des soutiens d'un Donald TRUMP ...
Un fascisme assumé
Sinisi, à la barre du tribunal : "Sous Mussolini et le fascisme, il y avait du bien et du mal".
Sous le titre "Sinisi persiste devant ses juges", cette phrase, et d'autres aussi sidérantes est rapportée dans un article du Travailleur Alpin ( équivalent régional et mensuel de "L'HUMA" ), ici plus facilement lisible
La phrase a été mûrement préparée, avec sans doute le soutien de son "conseiller" au fascisme revendiqué GABRIAC, mais aussi avec son très spécial avocat, Damien VIGUIER.
Cf le "communiqué de Maître Viguier".
Il a été publié sur un site bien et trop connu, dirigé par un ancien conseiller politique de LE PEN, celui d'Alain SORA, où l'on fait l'éloge du national-socialisme ( le nazisme avait lui aussi du bon, selon ce site) site où l'on tente, de surcroît, de donner un aspect "moderne" au national-socialisme. Dans ce communiqué, l'avocat VIGUIER se fait le porte-parole de Sinisi, et trouve lui aussi que le fascisme, avait peut-être du mal, mais aussi du positif, et selon lui, on peut pas trancher, on ne peut pas juger.
".....Je voudrais vous rappeler aussi que le mot « fascisme » représente l’histoire d’un peuple. Il est devenu aujourd’hui un mot d’insulte. Je demande donc aux associations que l’histoire des Italiens soit jugée, ou mal ou bien, par les Italiens eux-mêmes. .... ".
Nous revoilà en plein négationnisme et en pleine "actualisation", banalisation justification du fascisme.
Et n'est-ce que "l'histoire d'un peuple" qu'il ne nous appartiendrait pas de juger ? Une grande partie du peuple italien s'est pourtant prononcée, depuis longtemps, en s'engageant sous diverses formes dans la Résistance contre le fascisme mussolinnien et les nazis, et pour les libertés.
Tout ce discours et ces artifices ( "on ne sait pas, on ne peut pas savoir") est propre à tous ceux qui aujourd'hui cherchent à relancer les idées fascistes.
Par ailleurs, la date de publication de ce "communiqué Viguier ", ou soit-disant Sinisi s'excuse, est également significative. Le 9 juillet. La première plainte en tant que partie civile et validée par le Procureur, celle d'Edouard Schoene, suivait déjà son cours tout comme l'enquête judiciaire ... la pression judiciaire sur Sinisi s'accentuait..
Laissons de nouveau la parole à E. Schoene, qui devant le tribunal, s'est adressé à Sinisi :
" M. SINISI, vous avez déclaré ne pas avoir pu vous exprimer en mars dernier au conseil municipal et regretter avoir blessé des personnes.
Depuis mars vous auriez pu sans difficultés publier des excuses.
Nous nous sommes croisés à plusieurs reprises en 2017, vous saviez que je portais plainte et vous ne vous êtes pas excusé.
Pourquoi au conseil municipal du 23 octobre, votre façon de vous excuser auprès de moi a été de me désigner du doigt à votre service d'ordre d’extrême droite (militants de CIVITAS,...) pour qu'ils me prennent en photo ?
La justice a un rôle pédagogique à jouer aujourd’hui pour que ne soient pas banalisés des propos d’une rare violence comme ceux de M. SINISI, certes exclu tardivement du FN (juillet) mais soutenu par l’extrême droite ".
Damien VIGUIER, l'avocat des fascistes, contre la "démocratie pourrie"
C'est en connaissance de cause que Sinisi a choisi comme avocat Damien VIGUIER, pour lancer dans la salle d'audience de nouvelles provocations fascisantes.
L'avocat s'en est pris à "votre démocratie pourrie", représentée d'après lui par les antiracistes, mais aussi par la presse et même par les magistrats.
Dans un article assez complet de Place Gre' Net, on entend (enregistrement audio) la sidération du maire (PCF) de Fontaine, choqué par un discours pareil, prononcé jusque dans un tribunal. Jean-Paul TROVERO ajoute, fort justement, que la provocation et l'incitation raciste de SINISI sert de tête de pont aux mouvements néofascistes les plus durs.
Mais on ne sera pas tellement surpris par la plaidoirie ce très spécial avocat : la haine de la démocratie et le culte du Chef, d'un Duce ou d'un Führer fait partie des fondements de l'idéologie fasciste.
D. VIGUIER, du Barreau de l'Ain, ainsi que celui de Genève, est un défenseur régulier de cette cause. Toujours très présent quand, par ex., il s'agit de défendre le national-socialiste Alain SORAL, ou CIVITAS, mouvement qui se présente "catho traditionnaliste", en réalité autre paravent du néofascisme, dans lequel s'est reconverti Alexandre GABRIAC. A propos de Civitas / Gabriac en Isère , voir notre autre article.
MISE A JOUR 08/11/2017
Damien VIGUIER est originaire de Grenoble. Il donne parfois de conférences dans la région Rhône-Alpes.
C'est un contributeur régulier du site d'Alain Soral, Egalité et Réconciliation. Il y publie par ex. un papier pour se féliciter d'avoir assuré la défense du très connu négationniste Robert FAURISSON ( Faurisson prétend que les camps d'extermination et chambres à gaz nazies n'ont jamais existé, et ceux qui en témoignent ou l'affirment ne sont que des manipulateurs ...). ll s'intéresse à Carl Schmitt, un penseur allemand, sur lequel se sont appuyés les nazis (Schmitt a été membre du NSDAP, le parti d'Hitler, pendant quelques années) : pour C. Schmitt, un bon Etat devait être très autoritaire et dirigé par un Chef à poigne.
Les ouvrages de Viguier sont publiés par la "maison d'édition" Kontre-Kulture, tout à fait liée à Soral, (K.K. est aussi une de ses "pompes à fric") .
Tout en bas de cet article, un exemple de l'infecte prose négationniste éditée par Kontre Kulture, visant à nier les crimes nazis et à donner une justification et modernité au national-socialisme.
En Isère, Damien VIGUIER était aussi le défenseur d'un autre élu municipal sous l'étiquette FN, à Echirolles (agglo de Greoble aussi) : Christophe CHAGNON. Chagnon avait tenté d'incendier une mosquée à la Tour-du-Pin.
Cette expédition avait été conduite avec ce groupuscule aux marges du Front National, le PNF -Parti Nationaliste Français , qui est un autre groupe de la mouvance des leaders fascistes régionaux et nationaux GABRIAC et Yvan BENEDETTI.
Malgré sa condamnation, Chagnon fait toujours partie de la municipalité, au nom de dissidents du FN, "Echirolles fait front", en liaison lui aussi avec Gabriac : ci-contre, photo officielle sur le site de la mairie d'Echirolles (derrière CHAGNON, Alexis Jolly, FN)
GABRIAC, leader fasciste avoué, ex-dirigeant FN et soutien de Sinisi
Alexandre GABRIAC, originaire de Jarrie, commune proche de Grenoble, a commencé sa carrière en étant le chef du Front National Jeunesse de l'Isère, il a été membre du Comité Central du FN. Il a aussi siégé au Conseil régional Rhône Alpes, en tant que représentant FN : ce siège avait l'avantage de rapporter à Gabriac 3000 euros mensuels (selon nos infos) , sans trop se fatiguer. Parallèlement à ses activités pour le FN, il participait à l'Oeuvre Française, un mouvement issu des rescapés et collaborateurs du régime de Pétain et qui a été mêlé de très près à l'OAS, etc..
Autre leader régional et national de ce vieux mouvement au fascisme très revendiqué et également ancien élu FN : Yvan BENEDETTI, un cadre de l'Oeuvre Française, Benedetti étant basé à Lyon.
Gabriac était aussi le chef des "Jeunesses nationalistes". La marque de ces deux groupes, JN et OF, (auxquels il faut ajouter le GUD lyonnais), très liés et équivalents ? la croix celtique. Ils sont aussi des spécialistes du salut fasciste et portent un uniforme : une chemise bleue (les chemises noires étaient celle des fascistes italiens, les brunes celles des nazis).
L'Oeuvre Française, tout comme les Jeunesses Nationalistes, sont en principes interdites depuis juillet 2013. Depuis le décret gouvernemental de dissolution, Gabriac et Benedetti ont déployé des paravents, tels "Vénissieux fait front, "Echirolles fait front", le PNF-Parti Nationaliste Français, "Lorraine Nationaliste", etc... Des sites internet liés à cette mouvance : "Jeune Nation", "Europe Blanche", etc.
GABRIAC est désormais fort actif au nom de CIVITAS, surtout en Isère, en Savoie et Haute-Savoie, comme dans toute la région Rhône-Alpes.
Autre hasard encore ? Le patron de cette agence monétaire est le frère de Behnam NAJARI président de “Egalité et Réconciliation Suisse” (filiale suisse d’Alain SORAL). Hasard de plus : au domicile de B. NAJARI, la police suisse a trouvé des armes et un drapeau du IIIème Reich ,
voir Le Dauphiné Libéré
Cette bizarre agence monétaire se nomme ALYS IMPEX, un
registre du commerce suisse indique : "Gabriac Alexandre, de Le Locle, à Genève, est administrateur unique avec signature individuelle."
Quelques-unes des apparences d'Alexandre GABRIAC :
cliquer sur les miniatures en dessous pour voir la légende des photos
Et quelques-uns de ses messages facebook : sur le blog failfaf
Vigilance, coordination antiraciste et antifasciste toujours aussi indispensable
A la sortie de l'audience du 24 Octobre, Roselyne Vachetta, présidente du CIIP, qui avait déposé plainte en commun avec la Voix des Roms et Ras L' Front, a exprimé un sentiment général. Voir Place Gre’Net .
"Nous sommes très satisfaits des plaidoiries des avocats des parties civiles, ainsi que du réquisitoire du procureur qui demande des peines lourdes et qui a reconnu qu'il y a avait eu incitation à la haine raciale de la part d'un élu. Si Sinisi devient inéligible, cela donnera une leçon à d'autres qui pourraient tenter de faire pareil. Si nous obtenons cette première victoire politique, cela nous redonnera confiance. "Ils" n'ont qu'à bien se tenir."
Cependant, restons prudents, vigilants et coordonnés :
- A Grenoble comme ailleurs, nous ne voulons pas que s'instaure ce climat de violence raciste et homophobe qu'essaient d'instaurer ces néofascistes comme ce fut le cas à Lyon, Chambéry et au parc Valmy de Grenoble, ou encore tout récemment à Dijon, pour ne prendre que quelques exemples.
- On voit que les idées et la propagande de l'extrême-droite se répandent et sont reprises dans des partis et par des personnes qui ne sont pas habituellement classés comme "ED". Sans parler de ces médias (pas tous, heureusement, pas Mediapart par ex) souvent très complaisants avec l'extrême-droite et qui affichent des Unes jouant sur les peurs...
Il faut aussi remarquer que ce n'est que par le hasard des réseaux sociaux que Ras L' Front a été informé, vers le 20 mars, de l'insupportable provoc' raciste que SINISI avait lancée le 27 février. C'est ainsi que, pour le Conseil Municipal suivant, celui du 27 mars, RLF a pu alerter et appeler à la mobilisation des antiracistes, des antifascistes, des défenseurs du droit au logement pour tous. De son côté, Edouard SCHOENE, avait écrit au Procureur pour déposer plainte dès le 24 mars, tout comme le MRAP.
Sans doute d'abord désarçonnés et surpris par l'odieux discours de Sinisi, le maire et les autres élus n'avaient pas vraiment réagi lors du séance du 27 février.
Ensuite, en vue du Conseil Municipal suivant, le maire a rédigé une lettre, co-signée par tous les élus (PCF, PS, PRG, LR, à l'exception de ceux du FN) demandant des "excuses" à F. SINISI pour ses propos qualifiés (à notre connaissance) seulement "d'injurieux".
En réponse, lors de ce nouveau Conseil Municipal, Sinisi n'a donné que des explications piteuses, aggravant son cas. Alors, certainement inspiré par l'indignation générale dans la salle ainsi que par les deux précédents dépôts de plainte, le maire JP Trovero a annoncé, enfin : "Je vous dis officiellement que vos excuses ne m'intéressent plus et je saisis le procureur de la République pour qu'il donne une suite à cette affaire".
Tous les détails sur ce mémorable Conseil du 27 mars, cf notre article : Fontaine (Isère) : après les propos anti-roms de l'élu FN, colère et mobilisation antiraciste et antifasciste pour défendre les solidarités
De même, sur le Conseil Municipal, agité lui aussi, du 26 juin : A Fontaine (Isère), le FN Franck SINISI et le fasciste GABRIAC continuent leurs provocations racistes : expulsons-les !
Il est fort probable que sans la mobilisation et la coordination unitaires, même tardives et in-extremis, des antifascistes et antiracistes, SINISI et ses comparses FN ou CIVITAS, ..., pourraient plus facilement continuer leurs provocations et incitations à la violence et au racisme.
Quel que soit le jugement qui sera rendu le 28 novembre, voici une leçon importante.
Non, il n'y a aucune honte à être antifasciste et à l'affirmer !
Aucune honte non plus à alerter RLF- Isère, aucune honte à se coordonner avec des antifascistes tels que Ras L'Front - Réseau de Lutte contre le Fascisme ...
Nous sommes tous antifascistes !
Conseil Municipal à Fontaine, le 23 octobre 2017 :
Voir aussi la vidéo Dauphiné Libéré - CM de Fontaine du lundi 23 octobre : "Face à face tendu à Fontaine"
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ANNEXE , ci-dessous :
exemple de la prose négationniste par laquelle Alain Soral and Co
tentent de relancer le national-socialisme
"Le 20 novembre 1945 s’ouvrait en Allemagne le procès de Nuremberg. Il n’avait pas suffi aux vainqueurs de vaincre par les armes, il leur fallait aussi vaincre par le droit. À la fin de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles, en faisant des ennemis d’hier les oppresseurs économiques de l’Allemagne, avait permis à son peuple de se souder, de retrouver le chemin de la fierté en retrouvant celui de la prospérité, grâce à un système qui échappait aussi bien aux spéculateurs de Wall Street qu’au dirigisme soviétique. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne fallait pas refaire cette erreur : il fallait en finir avec ce peuple qui menaçait les visées hégémoniques des uns et des autres sur l’Europe. Il fallait l’avilir, lui donner pour longtemps la haine et la honte d’être lui-même. Alors les vainqueurs sont devenus les porte-parole de la Conscience universelle.
Mais ce que peu de monde a compris, hier comme encore aujourd’hui, c’est que ce ne sont pas seulement les Allemands qui ont subi les conséquences de Nuremberg, c’est nous tous qui avons été dépossédés : « Nous vivions jusqu’ici dans un univers solide […] Tout était clair : le père était le père, la loi était la loi, l’étranger était l’étranger. On avait le droit de dire que la loi était dure, mais elle était la loi. » Pour la première fois, un procès se fondait sur des lois qui n’existaient pas au moment des faits, et contrairement à toutes les règles du droit, les mêmes étaient à la fois accusateurs et juges. Vae victis ! En déclarant les Allemands seuls responsables des hostilités, puis en déclarant leur guerre illégale, il était alors loisible de dire qu’ils n’avaient pas commis des actes de guerre encadrés par le droit de la guerre, mais des crimes de droit commun. "