Vigilance Isère Antifasciste

Le FN reste le F Haine 

Marine Le Pen a fait de la "dédiabolisation", un axe majeur de sa stratégie électorale. Malgré l’empressement des éditorialistes patentés à  donner crédit à cette démarche, il est aisé de montrer qu’il ne  s’agit  que d’un  ravalement de façade. 

Au cœur du programme demeure  toujours la préférence nationale dont il convient de bien saisir le sens : changer de constitution pour  pouvoir opérer des différences entre les individus sur le territoire. La dernière fois, c’était sous l’occupation, avec les lois d’exception du gouvernement de Vichy. Vous souhaitez toujours ce genre de progrès ? 

Les mots changent les idées restent les mêmes 

La laïcité,  n’est que le cache sexe de l’islamophobie. En effet, cette laïcité que le FN a pourtant toujours combattue, serait aujourd’hui à défendre ? Cela cache mal la haine de l’islam. Petit test : allez donc demander à Marine d’interdire les JMJ, où des hordes de chrétiens fanatiques prient dans la rue ! 

Le FN se réclame désormais de la république. Là la manipulation est encore plus grossière : à l’aide d’un traitement de texte le FN a procédé au simple remplacement des mots nation et patrie dans les programmes antérieurs. Mais la démocratie directe qu’il plébiscite est dans la droite ligne du discours historique de l’extrême-droite. Tout repose sur la figure du chef et sur le prétendu dialogue direct qu’il entretiendrait avec le peuple, par delà les partis, les syndicats et les corps intermédiaires qui seraient selon lui corrompus et soumis aux élites. Une république sans citoyens ! 

Marine versus Le Pen ? 

Au-delà de la ressemblance physique, Marine Le Pen fonctionne à l'identique de celui qu'elle appelle "Le Pen". Comme lui, elle est entourée de plusieurs clans, de figures diverses chargées de la conseiller. Bon nombre sont issues des familles les plus radicales de l'extrême droite. Son conseiller en communication par exemple, a fait ses armes à la présidence du GUD, où il a appris le culte du corps, la pratique des arts martiaux, la violence, l’antigauchisme primaire, et le goût prononcé pour la provocation. Il travaille ensuite dans une librairie diffusant des écrits négationnistes et néonazis. Il est devenu aujourd’hui fervent supporteur du Hezbollah, a des amitiés syriennes haut placées et solides. Dans ce même cercle, nous retrouvons des tacticiens politiques et des idéologues très influencés par le GRECE, école de pensée qui, dans les années 1970-1980, prônait le culte de la différence comme rempart au métissage. Un fonctionnement de parti qui tente autour de ce cercle d’orthodoxes radicaux de débaucher quelques personnalités pour rendre crédible le changement. 

Au total, aidé par l’UMP et une partie des médias, plus efficaces que jamais dans leur rôle d’idiots utiles, le FN s’emploie à focaliser le débat politique sur des problématiques identitaires. Le but de cette campagne raciste est de créer de faux débats pour détourner l’attention des vrais problèmes que sont, en cette période de crise, le droit à un logement décent,  à l’emploi, le droit à un revenu permettant à toutes et tous de vivre et non de survivre ou encore l’accès gratuit aux soins. Sur toutes ces questions l’extrême droite et le Front National ne proposent aucune solution concrète et viable. Le FN dit pourtant être du côté des travailleurs, des précaires et des privé-e-s d’emploi. Depuis peu, il dit même vouloir défendre les services publics, les retraites, les emplois. Pourtant, curieusement, le FN ne s’en prend jamais aux patrons… De l’anticapitalisme sans lutte de classe, c’est bien le plat qu’entend servir le FN.