Vigilance Isère Antifasciste

Vigilance Isère Antifasciste

Lyon, manif du 16 février : tous ensemble, contre la gangrène et la violence néofasciste.

voir aussi, par ex :

A Lyon, 5 mois de prison ferme pour un responsable des Identitaires. Il faut que leur local soit fermé !

Recrudescence des agressions fascistes à Lyon (décembre 2012)

ATTENTION !  Message du Collectif de Vigilance 69 contre l'extrême-droite :

- Les néofascistes ont créé un blog falsifiant notre blog. Le vrai ne comporte aucun tiret dans la première partie de son adresse :

collectifvigilance69.over-blog.com   http://collectifvigilance69.over-blog.com/

- La page facebook intitulée "Collectif  Vigilance 69" est un aussi un faux. 


Communiqué de presse du Collectif Vigilance 69 suite  à la mobilisation du 16 février :

 Succès de la manifestation réclamant la fermeture de « la Traboule ».  
Le Collectif de Vigilance 69 se félicite du succès de la manifestation du 16 février,

qui a été à l’image de notre collectif : déterminée, festive et engagée.
Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à cette initiative et qui ont compris
 le danger auquel nous sommes toutes et tous confronté-e-s dans notre quotidien, et l’urgence de réagir.


Nous contestons les propos des identitaires, relayés par France 3 sans vérification,
prétendant avoir reçu pendant 4h un membre de notre collectif.
Outre qu’il était impossible d’accéder à leur local ce jour-là, nous connaissons bien plus ces mouvements
qu’ils ne se l’imaginent, pour savoir à quoi nous en tenir quant à leur idéologie et à leur violence intrinsèque.
Du reste, les provocations qui ont égrainé notre manifestation attestent s’il en était besoin
la volonté de dialogue et d’ouverture qui les anime.
De même, la dernière rencontre entre des membres du collectif de vigilance et les identitaires,
au cours d’une diffusion de tracts sur St Jean la semaine précédant
la manifestation, a été illustrée par l’agression de l’un des militants.
On constate à nouveau l’étendue du vocabulaire des identitaires.


Le combat contre ces idées nauséabondes continuera comme nous l’avons toujours
fait,
en soutenant les victimes, en informant, en dénonçant, en mobilisant et en

poursuivant en justice à chaque occasion.

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Et aussi : Mensuel Regards : Quand Lyon se lève contre l’extrémisme de droite

 

Le Courrier (Suisse), 18 février 2013 :

Le Vieux Lyon, laboratoire de l’extrême droite

FRANCE • Les Lyonnais se sont mobilisés ce samedi pour dénoncer la montée de l’extrême droite dans le quartier historique de la seconde agglomération française.

 

Toute la gauche lyonnaise s’était donnée rendez-vous, samedi dans le centre de Lyon, pour protester contre l’extrême droite. Des élus, notamment socialistes ou du Front de gauche, ouvraient la marche. Au sein du cortège flottaient les drapeaux rouges communistes ou du Parti de gauche, le noir des anarchistes (en nombre), la main jaune de SOS Racisme... «La nation, c’est l’arme des patrons», «Fermez le local! Arrêtez les ratonnades» scandait la foule, sous des pancartes aux slogans divers comme «pas de quartier pour les fachos».

Ils étaient mille huit cents selon la police, trois mille selon les organisateurs, à réclamer la fermeture de la Traboule, siège social de Génération Identitaire – branche jeune du Bloc identitaire –, et à dénoncer l’implantation dans le Vieux Lyon de l’extrême droite, qui veut faire de ce quartier son territoire. La Traboule avait ouvert ses portes en octobre 2010 en plein centre historique. Pour le collectif Vigilance 69, organisateur de la manifestation, l’implantation de cette mouvance d’extrême droite, ethno-régionaliste et antimusulmane, malgré un discours policé, est allée de pair avec une augmentation des agressions à caractère raciste et politique (lire également encadré ci-dessous).

Durant la manifestation, deux jeunes aux crânes rasés ont accueilli le défilé par des saluts nazis, tandis que des membres de la Traboule regardaient  passer le cortège en mettant bien en évidence un immense drapeau frappé de l’écusson de la Ville de Lyon, sans qu’il n’y ait eu de débordements.

Salut nazis à Lyon.A droite en polo blanc, Alexandre Gabriac, conseiller régional, et leader des Jeunesses Nationalistes ( pétainistes)

Photo d'illustration - LyonMag.com

 Lyon. Saluts nazis du groupe concurrent, le Bloc Identitaire

La peur de l’extrême droite
«Nous ne pouvons pas admettre qu’un petit groupe prenne en otage le quartier», déclare Françoise Morel, sage-femme à la retraite. Dans le Vieux Lyon, c’est la crainte qui domine, même si les commerçants s’en défendent. Aucune des autres personnes interrogées n’a souhaité être identifiée, par crainte de représailles. Elles racontent toutes la même chose: les autocollants xénophobes, les vitres des restaurants kebabs brisées lors d’une marche en mai 2011, (voir Le Progrès :  Lyon : l’extrême-droite radicale sème la panique dans Saint-Jean) une ambiance devenue pesante. «Ils piratent notre patrimoine», raconte un commerçant en exhibant un «flyer» intitulé «Zone anti-racaille», avec un Guignol en arrière-plan. Génération identitaire, également connue sous le nom de Rebeyne, dit défendre la culture de la ville.

Dans un de ces commerces, un jeune étudiant de 24 ans raconte qu’il y a quelques semaines, vingt personnes lui sont tombées dessus alors qu’il buvait une bière en sortant d’un concert punk avec deux de ses amis. Lui a eu la mâchoire déplacée, l’un de ses camarades a fini avec sept points de suture après avoir reçu un tesson de bouteille sur le crâne. Ils n’ont pas porté plainte.

Le scénario était quasi identique pour Cyril, enseignant affilié à la Confédération nationale du travail. En mars 2010, il est pris à partie avec deux amis. L’un deux reçoit treize points de suture. «Le Vieux Lyon est un secteur sur lequel l’extrême droite a fait main basse. Je n’y suis jamais autant allé que depuis que je me suis fait agresser. On ne peut pas m’interdire un territoire!» raconte-t-il.

Un quartier à défendre
Les Identitaires sont montrés du doigt par la justice. Depuis le bar du local du mouvement, dans la pièce principale où s’étendent d’immenses blasons de la Ville et où pend un punching-ball, le porte-parole de Génération identitaire, Damien Rieu, rejette les accusations: «Quand il y a des manifestations et que des racailles font de la casse, ce ne sont pas les syndicats qui sont responsables», lance-t-il. Tout en s’en prenant au collectif Vigilance 69, «qui préfère manifester» contre eux, «plutôt que de mener un travail social», et «qui refuse le dialogue», il prévient en regardant vers une vitre brisée: «S’ils nous emmerdent, nous saurons répondre.»
Toutes les exactions ne sont pas imputables aux jeunes de la Traboule. De nombreuses mouvances d’extrême droite ont leurs quartiers dans le Vieux Lyon.

«Solidaire des Identitaires» contre les «associations de la vertu», Alexandre Gabriac, conseiller régional, ex-Front national, et  fondateur des Jeunesses nationalistes, explique ainsi «aimer» se rendre souvent dans le Vieux Lyon «parce que c’est le quartier le plus authentique, là où se trouve notre patrimoine à défendre». Dans cette ville, une grande partie de l’extrême droite française est représentée. L’historien Stéphane François note que la capitale de la résistance fut aussi «un haut lieu de la collaboration».

D’ailleurs, ce samedi n’était pas seulement le rendez-vous de l’opposition à l’extrême droite. Sur l’agglomération, dans un lieu tenu secret, se tenait le XVe «Forum de la nation». Ils étaient trois cent cinquante selon les organisateurs, et regroupaient des nationalistes radicaux de tous horizons: les Jeunesses nationalistes, les pétainistes de l’Œuvre française, des négationnistes comme Vincent Reynouard étaient présents, tout comme les Allemands du NPD (Parti national-démocrate) ou les  néofascistes italiens de Casapound.

L’influence nationale de Lyon
Lyon est bel et bien un laboratoire de l’extrême droite. «Le mouvement identitaire lyonnais lance une dynamique au niveau national. Ce sont les membres du groupe Génération identitaire de Lyon qui ont eu l’idée d’envahir la mosquée de Poitiers (en octobre 2012, ndlr). Les Jeunesses nationalistes ont été impulsées à Lyon et leur fondateur Alexandre Gabriac devient un leader au niveau national», détaille le président de SOS Racisme Rhône, Thomas Rigaud.

Selon le spécialiste de l’extrême droite Stéphane François, «les différentes forces en présence poussent à la radicalisation, à la surenchère. C’est flagrant avec Génération identitaire. La tentative d’appliquer à Lyon l’aide aux SDF ‘français de souche’ montre qu’ils cherchent à se démarquer, à faire du ‘buzz’.» Selon l’historien, la «dédiabolisation relative» du Front national pousse les déçus sur sa droite.

La bonne santé de la Traboule le prouve. Selon le porte-parole de Génération identitaire, Damien Rieu, les adhérents du local étaient «deux cent vingt l’an passé, environ trois cents aujourd’hui», et il espère titiller la barre des quatre cents en fin d’année. «On devient la seconde MJC du Vieux Lyon», assure t-il.

«Démocratie contre totalitarisme»
C’est contre cette montée des extrêmes que s’est créé en 2009 le collectif Vigilance 69, qui regroupe des syndicats, associations d’habitants, MJC, partis politiques – des socialistes aux anarchistes –. Le conseiller régional de Gauche unitaire (Front de Gauche) Armand Creus insiste sur le fait que «l’enjeu est de démontrer que ce n’est pas un combat extrême gauche contre extrême droite, mais de la démocratie contre le totalitarisme». Le collectif a été victime de ce raccourci. Il y a désormais urgence. Les agressions se multiplient au Vieux Lyon et à La Croix Rousse, et l’extrême droite se dispute les campagnes proches de l’agglomération dans les Monts Lyonnais. I

 

Entre la Suisse et la France, une frontière poreuse

Les mouvances de l’extrême droite française et suisse entretiennent des liens. Genève n’est pas si loin de Lyon et n’est pas exempte d’agressions de la part des nationalistes radicaux. En juin 2012, en marge de la Fête de la musique, un jeune connu de la scène libertaire était poignardé1. Des membres d’Artam Brotherhood, nationaux-socialistes qui prônent le retour aux croyances païennes, étaient suspectés. A l’origine français, ce mouvement voulait organiser un pique-nique fin juillet dans l’agglomération genevoise pour finalement se rabattre à la frontière.

Un membre du collectif Vigilance 69, qui souhaite rester anonyme et connaît bien les réseaux d’extrême droite suisses, confirme l’implantation d’Artam Brotherhood en Suisse romande après qu’un français s’y soit établi. Le mouvement «serait en veille», dit-il. «Ils sont actifs», rétorque Alexandre Gabriac des Jeunesses nationalistes, qui était invité au pique-nique mais n’a pu s’y rendre «après le bazar» des protestations. «Artam n’a pas pour but de faire monter la sauce journalistique. Il n’y pas de volonté de se faire connaître», soutient-il. Pour l’historien Stéphane François, ce mouvement atypique demeure peu important. Ils seraient «moins d’une dizaine».

Les relations entre les deux pays ne s’arrêtent pas là. Stéphane François explique que «les liens entre les extrêmes droites lyonnaise et suisse sont anciens: ils existent depuis l’après-Seconde Guerre mondiale, en particulier chez les rescapés du Nouvel ordre européen». Alexandre Gabriac dit ainsi être «en contact» avec le mouvement d’extrême droite Genève non conforme. Ces derniers étaient présents lors du XVe «Forum de la nation» tenu samedi dans l’agglomération lyonnaise et font chaque année le déplacement à Paris pour le grand rendez-vous de l’extrême droite que constitue le défilé en l’honneur de Jeanne d’Arc en mai.

Les liens entre Génération identitaire et les identitaires genevois seraient plus distendus: «Nous travaillons ensemble depuis toujours, mais la dernière conférence en commun date au moins de deux ans», assure le porte-parole des premiers Damien Rieu. Le Franco-Suisse Alain Soral président d’Egalité et Réconciliation, participe aux rapprochements des extrêmes entre les deux pays. Il avait notamment donné une conférence organisée par Genève non conforme en février dernier.

Stéphane François nuance la portée de ces liens: «Il ne faut pas sombrer dans les fantasmes des ‘internationales brunes’. Les tentatives de synergies entre formations extrémistes de droite ont toujours échoué...»

  • 1. Le Courrier, 27 juin 2012, «Rixe durant la fête de la musique: l’extrême droite pointée»


18/02/2013

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