Vigilance Isère Antifasciste

Vigilance Isère Antifasciste

"Manifeste contre le nouvel antisémitisme" de Ph.Val, Sarkozy, Wauqiuez, Ferry, etc : réponses de Mémorial 98 et de Dominique Vidal

Antisémitisme : la supercherie d’un appel.

 

 MEMORIAL 98

                            

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La parution d’un appel contre l’antisémitisme est à priori une bonne nouvelle.

Nous ne sommes jamais de trop pour lutter contre l’antisémitisme et tous les racismes, même si la densité d’islamophobes et de racistes parmi les signataires ( voir ci-dessous) montrait d’emblée qu’il s’agissait d’une initiative douteuse.

En effet le texte publié dans Le Parisien par Philippe Val ( et que nous reproduisons intégralement ci-dessous) a une toute autre fonction, comme en atteste son argumentation particulièrement sensationnaliste et perverse.

 

ll s’agit pour ses promoteurs de stigmatiser et désigner la population musulmane comme principale coupable de l’antisémitisme dans ce pays et au passage de dénoncer la gauche, les médias et les « élites ».

Cela se fait par un vrai message « populiste » qui triture le langage et lance des accusations vagues et dangereuses.

Le recours à la notion d’ « épuration ethnique » dont seraient victimes les Juifs de ce pays de la part des musulmans, donne la mesure d’une volonté d’opposer des populations par la référence à de situations dramatiques de guerre et de persécutions.

On notera que les musulmans Rohingya sont actuellement victimes d’une réelle épuration ethnique de la part de l’armée et du pouvoir de Birmanie. Des centaines de milliers de personnes ont du fuir leur villages et leurs maisons sous la menace.

 

 La phrase introductive du texte donne le ton : «  Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie - qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre - dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. »

 

Il s’agit donc à nouveau de nier l’existence de l’islamophobie dans la société française en manipulant une concurrence des victimes d’actes racistes et en les opposant. Plusieurs des signataires de l’appel mènent depuis des années un combat acharné contre la notion d’islamophobie et ont ainsi trouvé le moyen de poursuivre cette croisade.

Puis il est question d’un prétendu silence des médias à propos de l’antisémitisme attribué à des « élites », dont ne font pas partie les signataires ? Ces élites nieraient le danger islamiste ou l’excuseraient. On reconnaît la patte de Manuel Valls qui déclarait après les attentats de janvier 2015 « « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser » avant de devoir retirer ce propos provocateur.

 

 A qui s’adresse l’accusation suivante, contresignée par trois anciens premiers ministres ( Raffarin, Valls, Cazeneuve) et un ancien président de la République, Sarkozy ?  «  …Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif… ».

On notera que concernant Sarkozy, il a pour sa part toujours été cherché les voix  du FN tenant du « vieil antisémitisme »  . Il était conseillé en cela par son mentor Patrick Buisson, adepte des thèses de Charles Maurras, dont le centenaire de la naissance rappelle qu’il fut le grand porteur de l’antisémitisme dans la société française  

 

La preuve la plus évidente de la malignité des intentions de cet « appel » est son thème de conclusion qui demande « que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par [le concile] Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime »

Ainsi donc il suffirait que des «autorités théologiques  » musulmanes condamnent l’antisémitisme et triturent le Coran. Mais qui peut penser une seconde que cela provoque le moindre effet sur des personnes « radicalisées » ?  Celles-ci rejettent justement les « autorités théologiques »  et toute interprétation qui ne justifie pas leurs actes .

Au passage les auteurs mentent effrontément en prétendant que les "incohérences de la Bible" ont été "abolies". De quelles "incohérences" s'agit-il?   Qui a « aboli » quoi, et comment ? On se demande comment le grand rabbin Korsia peut cautionner une telle manipulation ?

 

Au total il s’agit donc d’une manipulation politique qui n’a que l'islamophobie à proposer comme solution en matière de lutte contre l'antisémitisme.

Où sont donc les plans ambitieux annoncés autrefois par les différents gouvernements dans ce domaine ? Quels nouveaux outils ont été mis à la disposition de celles et ceux qui souhaitent combattre le fléau de l'antisémitisme ? Où est l’effort d’éducation et de solidarité nécessaire ?

 
Depuis l'unique annulation d'un meeting de Dieudonné à Nantes en janvier 2014, accompagné par  la promesse de Manuel Valls de faire fermer les principaux sites antisémites français, de réguler enfin l'expression de la haine sur les réseaux sociaux, qu'est ce qui a été fait concrètement ? Le négationnisme en ligne se porte toujours aussi bien.

 
Soral  mein kampf  capture-20180419-062835.pngSur de très nombreux sites et sur les plates-formes Internet la propagande antisémite et néo-nazie se diffuse sans limites et sans que la justice y mette fin

 

L’assassinat de Mme Mireille Knoll est ainsi survenu trois jours après la relaxe judiciaire d'Alain Soral, accusé d’incitation à la haine raciale après que celui-ci ait diffusé une nouvelle fois un montage antisémite. Les juges ont estimé que "Le montage en cause, aussi contestable soit-il, ne constitue ainsi pas une provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, contenant un appel ou une exhortation, même implicite, rejaillissant sur la totalité d'une communauté définie par l'appartenance à la religion juive". 

 

Les magistrats ont utilisé la jurisprudence de la Cour de cassation, qui estime depuis juin 2017 qu'une "incitation manifeste" ne suffit pas à caractériser le délit et qu'il faut désormais "pour entrer en voie de condamnation" que les propos relèvent d'un "appel" ou d'une "exhortation". 

 Ainsi il faudrait maintenant un appel direct à la violence raciste pour que la justice agisse.

 

chatillon-dieudonne-et-faurisson.jpg2006 : Au théâtre de la Main d'Or, Dieudonné encadré par Frédéric Chatillon, fasciste et très proche de Le Pen (Marine)

et par Robert Faurisson, chef de file des négationnistes qui nient et banalisent les crimes et génocide nazi.

 

Devant l’adhésion que suscitent Dieudonné et Soral dans une partie de la jeunesse, comment ne pas s’interroger sur le rôle qu’ils peuvent jouer dans la radicalisation ultra-rapide de beaucoup de jeunes, qui épousent les thèses et la cause des intégristes de Daech en quelques mois, en quelques semaines ? Pour qu’une graine pousse à vitesse accélérée, il lui faut un terreau fertile; force est de constater que la culture pathologiquement antisémite, propagée par l’extrême-droite française depuis des années, constitue une part importante de ce terreau fatal. L'appel ne fait aucune référence à ces grands diffuseurs d'un antisémitisme violent.

 

 L’appel de Philippe Val et de ses soutiens représente par son orientation de division et de haine, un mauvais coup porté au combat contre l’antisémitisme.  

Nous sommes plus que jamais déterminés à combattre tous les antisémites et tous les racistes, quelles que soient leurs justifications et leurs obédiences.

Notre soutien va vers toutes les initiatives de terrain qui veulent construire une réelle solidarité contre tous les racismes.

Il en est par exemple ainsi du combat commun de Latifa Ibn Ziaten et Samuel Sandler, parents des victimes de Merah (photo ci-contre).

 

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Antisémitisme : trois questions à Dominique Vidal

 ORIENT XXI

 

« Je le dis comme je le pense, un certain nombre de signataires de ce texte, avec ce texte, sont des fourriers de l’antisémitisme en France. »

Le journaliste et historien Dominique Vidal réagit au « Manifeste contre le nouvel antisémitisme » publié le 22 avril par le journal Le Parisien et signé par 300 personnalités politiques, dont un ancien président de la République, trois ex-premiers ministres, des élu.e.s, des intellectuel.les,des artistes...

Y a-t-il une montée de l’antisémitisme en France ? Faut-il réécrire le Coran ? Critiquer Israël, est-ce antisémite ?

 

 

Dominique Vidal :

Hiérarchiser les racismes, c’est tomber dans le racisme.

Et hiérarchiser le combat contre le racisme, c’est le saboter.

 

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Je partage avec les signataires du Manifeste des 300 une seule conviction : la lutte contre l’antisémitisme constitue un impératif moral et politique majeur, dans une société encore rongée par toutes les formes de racisme. Il en va de l’avenir de la démocratie et donc de la République.
Mais je ne suis d’accord, ni avec leur analyse du phénomène, ni avec leur démarche pour le combattre.
Et pour cause : ils ignorent complètement les indications que nous donne, depuis des années, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), avec laquelle, je le rappelle, les institutions et organismes communautaires juifs collaborent pourtant étroitement.
Le « Rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie », que la Commission publie chaque année, met à la fois à notre disposition un état de l’opinion et une évaluation des violences perpétrées.
 

Quelles leçons se dégagent du travail des sondeurs, des sociologues et du ministère de l’Intérieur ?

1) Que l’idéologie antisémite n’a cessé de reculer parmi nos concitoyens depuis la Seconde Guerre mondiale, au point d’y devenir marginale : 89 % d’entre eux considèrent les Juifs comme « des Français comme les autres », soit une proportion supérieure de 8 points a? celle observée pour les musulmans et de 30 points comparée a? celle des Roms ;
2) Qu’en revanche, les préjugés antisémites, bien qu’en diminution, restent influents, si bien que 35 % des Français pensent encore que « les Juifs ont un rapport particulier a? l’argent », 40 % que, « pour les Juifs français, Israël compte plus que la France » ou 22 % que « les Juifs ont trop de pouvoir » ;
3) Que les violences anti-juives, après un pic au début du siècle, ont connu depuis une décrue progressive, confirmée en 2017. Les violences antimusulmans, elles, ont culminé en 2015, alimentées par l’horreur des attentats terroristes, mais reflué elles aussi depuis. Rapportés au nombre de personnes concernées, les chiffres montrent que les Juifs constituent la principale cible des actes racistes, par ailleurs moins nombreux mais plus violents ;
4) Que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des Juifs ont été assassinés, en tant que tels – indépendamment des attentats terroristes comme ceux de la synagogue de la rue Copernic ou de la rue des Rosiers. Si, certains de ces meurtres sont indiscutablement antisémites, comme ceux de Mohamed Merah ou d’Amedi Coulibaly, d’autres imbriquent haine des Juifs, motivations crapuleuses, voire signes de maladie mentale ;
5) Que cet antisémitisme – idéologie, préjugés, violences – est le fait de groupes divers. S’il reste caractéristique de l’extrême droite, y compris du Front national dont la « dédiabolisation » n’a pas éradiqué le vieux racisme anti-juif et le négationnisme, cet antisémitisme s’est aussi développé parmi les enfants de l’immigration. Mais une sociologue comme Nonna Mayer met en garde contre le concept de « nouvel antisémitisme », inspiré des thèses de Pierre-André Taguieff qui, écrit-elle, « voit un antisémitisme masqué derrière la critique d’Israël et du sionisme, au nom de l’antiracisme et des droits de l’homme, et porté tant par l’islamisme radical que par les idéologies tiers-mondistes d’extrême gauche ».
Ces analyses, on en conviendra, tranchent avec le simplisme et l’alarmisme du Manifeste de Philippe Val. Tout ce qui est excessif ne compte pas, disait Talleyrand : comment peut-on parler, à propos des Juifs français, de « terreur » ou d’« épuration ethnique » ?
Dieudonne_Gollnisch_Soral_Mahe_Chatillon_Joly_Dubois decembre 2006.jpg2009 : Alain Soral, Bruno Gollnisch, Jany Le Pen, Dieudonné  et quelques autres ...
 
Mais surtout les pistes que suggèrent les signataires sont de fausses pistes, le plus souvent dangereuses :
1) Faire du seul islam radical la cause de la violence antijuive, c’est ignorer une partie importante du phénomène. D’abord parce que, je l’ai rappelé, l’antisémitisme de l’extrême droite reste vivace et souvent violent. Ensuite parce que, même parmi les jeunes de banlieue, la violence – comme d’ailleurs le djihadisme – n’a pas qu’une dimension idéologique ou religieuse : elle s’enracine aussi, n’en déplaise aux signataires, dans la désespérance sociale, elle-même produite par les discriminations économiques, sociales et ethniques qui les frappent dans notre société. Autrement dit, la vigilance et la répression nécessaires doivent aller de pair avec des efforts d’intégration considérables. Pour que la République se réconcilie avec sa jeunesse, y compris immigrée ;
2) Dénoncer « l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société » (sic), c’est tout simplement infâme. Mais d’où sort ce fantasme d’une extrême gauche antisémite ? De qui parle-t-on ? Des communistes ? Des insoumis ? Des écologistes ? Des trotskistes ? Des chrétiens de gauche ? Aucun de ces partis, groupes ou mouvements n’a jamais flirté, de près ou de loin, avec la haine des Juifs !
Au contraire, c’est de ce côté-là que les Juifs ont trouvé, à l’heure du plus grand péril, leurs défenseurs les plus héroïques. Faut-il rappeler qu’en France, contrairement à la plupart des autres pays occupés, la solidarité populaire, des communistes aux gaullistes en passant par les chrétiens, a permis à près de quatre cinquièmes des Juifs d’échapper au génocide ?

Vidal  antissionisme  arton1272-835ab.jpg3) Infâme, cette affirmation relève aussi de l’analphabétisme historique. L’antisémitisme est un délit, poursuivi à juste titre, comme toutes les formes de racisme, par les lois, anciennes et récentes, de la République.
L’antisionisme, lui, est une opinion, selon laquelle Theodor Herzl a eu tort de considérer les Juifs comme inassimilables et de prôner en conséquence leur rassemblement dans un État qui leur soit propre.
L’immense majorité des Juifs, jusqu’en 1939, s’est opposée au projet sioniste : à cette date, la communauté juive de Palestine ne représente que 2,5 % de la population juive mondiale. Après le génocide nazi, des centaines de milliers de survivants, qui n’avaient pas où aller, faute de visas américains, ont choisi de rebâtir leur vie en Israël. Il en ira de même pour les Juifs des pays arabes, puis pour les Juifs soviétiques, venus par nécessité plus que par choix sioniste. Et, malgré ces vagues d’immigration, la majorité des Juifs vivent ailleurs qu’en Israël, et ils s’intègrent si bien en Amérique et en Europe que la majorité d’entre eux y concluent des mariages « mixtes ».
En quoi ces rappels historiques relèveraient-ils de l’antisémitisme ?
4) Avec la conclusion du Manifeste, on sombre dans l’absurdité pure et simple. Les signataires demandent que « les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémitisme catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime ».
J’avoue avoir du mal à imaginer que tant de personnalités ignorent un fait simple : si l’Église catholique a pu, non réécrire la Bible, mais renoncer dans son discours à la dénonciation des Juifs comme un « peuple déicide », responsable de siècles de massacres en Europe, c’est qu’elle s’organise autour d’une structure hiérarchique, avec un clergé, un pape et des conciles. Tel n’est pas le cas de l’islam, qui ne dispose pas d’« autorités théologiques » à même de modifier des versets du Coran. Il en va d’ailleurs de même du judaïsme, où personne n’est en droit de censurer les commentaires du Talmud contre les goyim et encore moins les nombreux appels au génocide que contient l’Ancien Testament – et que pourtant des dirigeants, religieux et politiques, invoquent pour justifier le sort fait aux Palestiniens.
5) Voilà, pour conclure, le grand absent du « Manifeste » : le conflit israélo-palestinien. Cette lâcheté, sans doute nécessaire pour bricoler un groupe aussi hétéroclite, est absurde. Qui osera le nier ?
Les massacres de ces dernières semaines contre les manifestations de Gaza, justifiés par une partie des signataires, provoquent par exemple plus d’antisémitisme que tous les versets dénoncés du Coran. De quand date la dernière explosion de violences contre les Juifs dans notre pays, sinon de la Seconde Intifada et de sa répression brutale ? Et la droite et l’extrême droite israéliennes nous annoncent bien pire, avec l’annexion annoncée de la Cisjordanie, l’enterrement de la solution des deux États et la perspective d’un seul État où les Palestiniens annexés avec leur terre n’auraient pas le droit de vote…
La paix au Proche-Orient ne fera pas disparaître miraculeusement l’antisémitisme, mais elle y contribuera décisivement : raison de plus pour s’engager sur ce chemin.
6) Un dernier mot : hiérarchiser les racismes, c’est tomber dans le racisme. Et hiérarchiser le combat contre le racisme, c’est le saboter.
Cette lutte indispensable, nous la remporterons ensemble ou jamais. Avec détermination et sang froid.

 

Dominique Vidal : 

Historien et journaliste, spécialiste des relations internationales et notamment du Proche-Orient, collaborateur du "Monde diplomatique".

Il vient de publier  "Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron"

Auparavant, il avait édité "Ma vie pour le judéo-espagnol . Entretien avec Haïm Vidal Sephiha" (Le Bord de l'eau)

 

Sa biographie

Né en 1950, Dominique Vidal a étudié la philosophie et l'histoire. Journaliste depuis 1968, professionnel depuis 1973, il a notamment travaillé dans les rédactions des hebdomadaires France Nouvelle et Révolution, puis du quotidien La Croix. Après avoir coordonné les activités internationales du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), il a fait partie, de 1995 à 2010, l'équipe permanente du Monde diplomatique, dont il a en particulier créé le réseau d'éditions internationales et coordonné les Atlas.
Spécialisé dans les questions internationales et notamment le Proche-Orient, il vient de coordonner: - Palestine-Israël : un Etat, deux Etats ? Sindbad Actes Sud, Paris, 2011; et, avec Bertrand Badie,- Nouveaux acteurs, nouvelle donne. L’état du monde 2012, La Découverte, Paris, 2011. Auparavant, il avait notamment publié :  - Comment Israël expulsa les Palestiniens 1947-1949, Editions de l’Atelier, Paris, 2007 (avec une postface de Sébastien Boussois) ; - Israël, une société bousculée. Vingt-cinq années de reportage, Editions du Cygne, Paris, 2007; - Le Mal-être juif, Agone, Marseille, 2003. Il a écrit en collaboration avec Alain Gresh : - Les 100 Clés du Proche-Orient, dernière édition avec Emmanuelle Pauly chez Fayard, Paris, 2011; - Palestine 47 : un partage avorté, dernière édition chez André Versaille, Bruxelles, 2007; - Golfe : clefs pour une guerre annoncée, Le Monde Éditions, 1991; - Proche-Orient : une guerre de cent ans, Messidor, Paris, 1984. Depuis 2010, il dirige avec Bertrand Badie l’annuel collectif L’état du monde, La Découverte, Paris.  Autres ouvrages : - L’Opinion, ça se travaille… Les médias, l’OTAN et la guerre du Kosovo, Agone, Marseille, dernière édition 2006 (avec Serge Halimi et Henri Maler); - Le Proche-Orient, les banlieues et nous, Éditions de l'Atelier, Paris, 2006 (avec Leila Shahid, Michel Warschawski et Isabelle Avran); - Le Mal-être arabe. Enfants de la colonisation, Agone, Marseille, 2005 (avec Karim Bourtel) ; - Les historiens allemands relisent la Shoah, Editions Complexe, 2002; - Promenades historiques dans Paris, Liana Levi, Paris, 1991 et 1994 (avec Christine Queralt) ; - Portraits de China Town, le ghetto imaginaire, Autrement, Paris, 1987 (avec Éric Venturini).
 
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"Le manifeste contre le  nouvel antisémitisme" paru dans Le Parisien et ses signataires :

« Cette terreur se répand »

« L’antisémitisme n’est pas l’affaire des Juifs, c’est l’affaire de tous. Les Français, dont on a mesuré la maturité démocratique après chaque attentat islamiste, vivent un paradoxe tragique. Leur pays est devenu le théâtre d’un antisémitisme meurtrier. Cette terreur se répand, provoquant à la fois la condamnation populaire et un silence médiatique que la récente marche blanche a contribué à rompre.

Lorsqu’un Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale déclare, sous les applaudissements de tout le pays, que la France sans les Juifs, ce n’est plus la France, il ne s’agit pas d’une belle phrase consolatrice mais d’un avertissement solennel : notre histoire européenne, et singulièrement française, pour des raisons géographiques, religieuses, philosophiques, juridiques, est profondément liée à des cultures diverses parmi lesquelles la pensée juive est déterminante. Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés - et certains torturés - parce que Juifs, par des islamistes radicaux.

« Une épuration ethnique à bas bruit »

Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie - qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre - dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France - c’est-à-dire environ 50 000 personnes - ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.

Pourquoi ce silence ? Parce que la radicalisation islamiste - et l’antisémitisme qu’il véhicule - est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés aussi différentes que le Danemark, l’Afghanistan, le Mali ou l’Allemagne… Parce qu’au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société. Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif.

« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie »

Or à la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIème siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France.

En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime.

Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France. »

 

La liste des signataires

Charles Aznavour ; Françoise Hardy ; Pierre Arditi ; Elisabeth Badinter ; Michel Drucker ; Sibyle Veil ; François Pinault ; Eric-Emmanuel Schmitt ; Marceline Loridan-Ivens ; Radu Mihaileanu ; Elisabeth de Fontenay ; Nicolas Sarkozy ; Pascal Bruckner ; Laure Adler ; Bertrand Delanoë ; Manuel Valls ; Michel Jonasz ; Xavier Niel ; Jean-Pierre Raffarin ; Gérard Depardieu ; Renaud ; Pierre Lescure ; Francis Esménard ; Mgr Joseph Doré ; Grand Rabbin Haïm Korsia ; Imam Hassen Chalghoumi ; Carla Bruni ; Boualem Sansal ; Imam Aliou Gassama ; Annette Wieviorka ; Gérard Darmon ; Antoine Compagnon ; Mofti Mohamed ali Kacim ; Bernard Cazeneuve ; Bernard-Henri Lévy ; Philippe Val ; Zabou Breitman ; Waleed al-Husseini ; Yann Moix ; Xavier De Gaulle ; Joann Sfar ; Julia Kristeva ; François Berléand ; Olivier Guez ; Jeannette Bougrab ; Marc-Olivier Fogiel ; Luc Ferry ; Laurent Wauquiez ; Dominique Schnapper ; Daniel Mesguich ; Jack Lang ; Enrico Macias ; Philippe Labro ; Francis Szpiner ; Raphaël Enthoven ; Brune Poirson ; Florence Berthoud ; Stéphane Beaudet ; Marine Gozlan ; Joseph Laroche ; Richard Abitbol ; Laurent Bouvet ; Pierre-André Taguieff ; Jacques Vendroux ; Georges Bensoussan ; Christian Estrosi ; Brice Couturier ; Imam Bouna Diakhaby ; Eric Ciotti ; Jean Glavany ; Maurice Lévy ; Jean-Claude Casanova ; Jean-Robert Pitte ; Jean-Luc Hees ; Alain Finkielkraut ; Père Patrick Desbois ; Aurore Bergé ; François Heilbronn ; Eliette Abécassis ; Bernard de la Villardière ; Richard Ducousset ; Juliette Méadel ; Daniel Leconte ; Jean Birenbaum ; Richard Malka ; Aldo Naouri ; Guillaume Dervieux ; Maurice Bartelemy ; Ilana Cicurel ; Yoann Lemaire ; Michel Gad Wolkowicz ; Olivier Rolin ; Dominique Perben ; Christine Jordis ; David Khayat ; Alexandre Devecchio ; Gilles Clavreul ; Jean-Paul Scarpitta ; Monette Vacquin ; Christine Orban ; Habib Meyer ; Chantal Delsol ; Vadim Sher ; Françoise Bernard ; Frédéric Encel ; Christiane Rancé ; Noémie Halioua ; Jean-Pierre Winter ; Jean-Paul Brighelli ; 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Liliane Kandel ; Stéphane Dugowson ; David Duquesne ; Marc Cohen ; Michèle Lévy-Soussan ; Frédéric Haziza ; Martine Dugowson ; Jonathan Cohen ; Damien Le Guay ; Patrick Loterman ; Mohamed Guerroumi ; Wladi Mamane ; William de Carvalho ; Brigitte Paszt ; Séverine Camus ; Solange Repleski ; André Perrin ; Sylvie Mehaudel ; Jean-Pierre Obin ; Yael Mellul ; Sophie Nizard ; Richard Prasquier ; Patricia Sitruk ; Renée Fregosi ; Jean-Jacques Rassial ; Karina Obadia ; Jean-Louis Repelski ; Edith Ochs ; Jacob Rogozinski ; Roger Fajnzylberg ; Marie-Helène Routisseau ; Philippe Ruszniewski ; André Senik ; Jean-François Solal ; Paule Steiner ; Jean-Benjamin Stora ; Anne Szulmajster ; Maud Tabachnik ; Daniel Tchenio ; Julien Trokiner ; Fatiha Boyer ; Cosimo Trono ; Henri Vacquin ; Caroline Valentin ; Alain Zaksas ; Slim Moussa ; Jacques Wrobel ; Roland Gori ; Nader Alami ; Céline Zins ; Richard Dell’Agnola ; Patrick Beaudouin ; Barbara Lefebvre ; Jacques Tarnéro ; Georges-Elia Sarfat ; Lise Boëll ; Jacques Wrobel ; Bernard Golse ; Céline Boulay-Esperonnier ; Anne Brandy ; Imam Karim ; Sammy Ghozlan.



24/04/2018

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