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Municipales de 2014, lepénisation des esprits et de l'UMP : risques d'enracinement de l'extrême droite

Municipales de 2014, lepénisation  des esprits et de l'UMP : risques d'enracinement de l'extrême droite

 

Ras L' Front-Isère, le 6 octobre 2012

 

La "lepénisation" risque fort de s'accentuer. Non plus seulement dans les  esprits, mais aussi par la porosité toujours croissante entre l'extrême-droite et l'UMP.  Le FN, ainsi que ses groupes satellites encore plus radicaux,   et l'UMP mènent d'ailleurs déjà des  campagnes quasi-communes : la peur du "droit de vote des étrangers", le prétendu  "racisme anti-blanc", etc, etc.

 

Cette "lepénisation" s'accompagne aussi d'objectifs d'enracinement du Front National dans le pays et ses institutions.

Ainsi, avant les élections présidentielles et législatives de 2012, le Front National croulait sous les dettes,  on sait  pourtant comment il continué à peser.   Mais à présent,  les caisses du FN sont bien remplies : avec quelques 1,70 euro par voix engrangée aux législatives, le vaisseau-amiral  de l'extrême-droite est assuré d'un financement annuel de plus de 6 millions d'euros jusqu'en 2017.  (chiffre à comparer avec les 1,8 million d'euros de subvention publique annuelle pour la période 2007-2012,  voir Le Figaro )

 

Le FN prépare déjà les élections municipales de 2014. Il n'est pas du tout impossible qu'en plus d'un accroissement du nombre de ses élus locaux, l'extrême-droite mettent la main sur quelques mairies.

Saura-t-on mettre un frein à  un enracinement plus profond encore  des idées et partis d'extrême-droite / droites extrêmes, qu'ils prennent l'e label "FN", "Rassemblement Bleu Marine",  ou toute autre étiquette ?

Saura-t-on barrer la route à la lepénisation ?

 

Lire en intégral l'étude de l'IFOP, 3 octobre 2012 : Ces villes que le Front National pourrait conquérir lors des muncipales de 2014

 

L'HUMANITE, 9 octobre 2012 : Le FN travaille à étendre son emprise municipale


L'EXPRESS 9 octobre 2012 :  Aux municipales, le FN n'exclut pas des alliances avec la droite ou la gauche   Marine Le Pen affirme que le Front national est prêt à rassembler des politiques de tous bords aux élections municipales de 2014, du moment qu'ils se sentent "patriotes et souverainistes".....

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LE MONDE |05.10.2012 Par Caroline Monnot :

Le Front national veut renforcer son implantation locale

 

Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) le 17 juin.

Par la voix de sa présidente, le FN n'a de cesse de le répéter depuis la rentrée : les municipales de 2014 constituent son prochain objectif stratégique. Et il entend "investir un maximum de candidats dans les villes de plus de 9000 habitants".

 

Marine Le Pen ne sera pas candidate dans cette bataille. Elle ne sera pas tête de liste à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où elle avait livré bataille lors des législatives de juin. "Je ne prendrai pas la place de Steeve Briois ", indiquait-elle au Monde récemment. Et elle ne le sera pas ailleurs : "Je ne ferai pas de nomadisme électoral." Pour autant, la présidente du FN sera très active dans la campagne.

Elle compte, à la faveur du scrutin municipal, renforcer son maillage territorial. La faiblesse de celui-ci demeure l'une des principales failles de sa cuirasse. Le FN guigne ainsi "des centaines de conseillers municipaux". Et se dit assuré de conquérir plusieurs mairies significatives, lui à qui la scission de Bruno Mégret en 1998 a beaucoup coûté. Et qui, après avoir remporté Toulon, Orange, Marignane, puis Vitrolles, il y a une quinzaine d'années, a tout perdu.

Le Front national ne gère en effet plus aucune municipalité depuis que Jacques Bompard, le maire d'Orange, seul rescapé du frontisme municipal des années 90, a claqué la porte du FN en 2005.

 

MUNICIPALES, LÉGISLATIVES : DES LOGIQUES DIFFÉRENTES

Sur le papier, les prétentions du FN ne sont pas aberrantes. "Le Front a des potentialités importantes, reste à savoir s'il pourra les moissonner", constate Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'IFOP. Cet institut a recensé, pour Le Monde, 77 communes de plus de 4 000 habitants dans lesquelles le FN a franchi la barre des 40 % au second tour des législatives en juin. Dans 17 d'entre elles, le parti de Marine Le Pen a même atteint ou dépassé les 50 %.

Avec la réserve évidente que les résultats d'un scrutin municipal ne peuvent être mécaniquement extrapolés des législatives, dont la logique est différente, cette étude permet de tirer plusieurs enseignements. En premier lieu, le FN est aujourd'hui un parti de villes petites et moyennes. Il réalise ses meilleurs scores dans les communes dont la population ne dépasse pas les 30 000 habitants.

 

Lire aussi : Marine Le Pen fait de la ruralité l'un de ses axes de conquête

 

"La sociologie des grandes métropoles, à l'exception peut être de Marseille, est aujourd'hui très défavorable au FN" constate Jérôme Fourquet. Ce qui ne signifie pas pour autant que le FN soit un parti de gros bourgs. Sur les 77 villes recensées par l'IFOP, 13 d'entre elles dépassent les 20 000 habitants. C'est le cas par exemple d'Hénin-Beaumont, Istres, Aubagne, Cavaillon, Fréjus, Forbach, ou encore Saint-Priest.

Sans surprise, c'est dans les communes du sud-est de la France que le parti d'extrême droite exerce sa pression électorale la plus forte. 36 communes sur les 77 sont situées entre Nîmes et Nice. Apparaît surtout une zone d'influence dominante dans un triangle qui va de l'ouest du Vaucluse à la pointe sud du Gard en descendant vers les Bouches-du-Rhône et les communes de l'étang de Berre. Il y a réalisé au second tour des législatives des scores très élevés : 72 % aux Saintes-Maries-de-la-Mer, 57,4 % à Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, 52,6 % à Saint-Gilles dans le Gard.

Un profil particulier de villes attire ensuite l'attention. Les 43 communes sur 77 où le FN a dépassé les 40 % au second tour face à un candidat de gauche. Dans ces communes, commente M. Fourquet, "une très large partie de l'électorat de droite local, privé de candidat au second tour, s'est reportée sur le FN". Du coup, estime-t-il, "ce parti peut espérer en conquérir certaines en 2014, en bénéficiant à la fois d'un vote sanction contre la gauche et du soutien massif d'un électorat de droite qui a déjà sauté le pas aux législatives". Dans le viseur : Arles, Aubagne et Miramas dans les Bouches-du-Rhône, Forbach en Moselle, ou encore Saint-Priest dans la banlieue lyonnaise.

 

La carte des 77 villes de plus de 4000 habitants où le Front national a obtenu plus de 40 % des suffrages, recensées par l'IFOP pour "Le Monde".Carte des 77 villes françaises de plus de 4000 habitants où le FN a obtenu plus de 40% des votes aux législatives de juin 2012. Etude IFOP, pour Le Monde.

 

LA QUESTION DES ALLIANCES LOCALES

Reste que les scores élevés aux législatives ne font pas tout. Le FN est confronté à deux difficultés. Il lui faut d'abord trouver des têtes de liste crédibles. L'équation personnelle des candidats est particulièrement importante dans un scrutin municipal, surtout face à un maire sortant implanté. Or, ses meilleures têtes d'affiche – qu'il s'agisse de Gilbert Collard dans le Gard, de Marion Maréchal Le Pen dans le Vaucluse, de Florian Philippot en Moselle, de David Rachline dans le Var ou de Steeve Briois dans le Pas-de-Calais – ne pourront pas se démultiplier.

Ensuite, le parti d'extrême droite doit être en capacité de constituer des listes paritaires d'au moins une dizaine de personnes, ce qui est loin d'être acquis partout. "Le FN n'a pas les ressources et munitions pour jouer tous les coups", constate Jérôme Fourquet.

Ce qui pose avec d'autant plus d'acuité la question des alliances locales. "Je ne tends pas la main à l'UMP mais je pense qu'aux élections municipales, il peut y avoir sur le plan local des alliances entre individus, entre candidats, qui permettent au FN d'avoir dans les municipalités la place qu'il mérite", a estimé Jean-Marie Le Pen, jeudi 4 octobre sur iTélé. "Il n'y a pas de contacts avec l'UMP, mais il peut y avoir des contacts avec des gens qui seront candidats, des têtes de liste, quelle que soit d'ailleurs leur couleur", a-t-il précisé.

 

La pression exercée par le FN sur les candidats de droite dans ses zones d'influence va être maximale. Déjà, certains craquements sont apparus aux élections législatives. L'UMP a eu toutes les peines du monde à maintenir son candidat au second tour à Saint-Gilles, lequel était tenté de se désister au profit de Gilbert Collard. Le maire UMP des Saintes-Maries-de-la-Mer s'est, lui, désisté, au profit du FN. Dans les Pyrénées-Orientales, le retrait d'une candidate FN, à la demande de Louis Aliot, a permis à la droite de sauver la circonscription Perpignan-Rivesaltes.



06/10/2012

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