Vigilance Isère Antifasciste

Vigilance Isère Antifasciste

"Ne pas se tromper de colère. Les mensonges du FN". Par syndicats SUD-solidaires

télécharger ici  la plaquette en version originale réalisée par les syndicats SUD-Solidaires

 

Par SUD-Solidaires, février 2012 :



FN : un programme contre les salarié-es !

 

Un État fort ?    Pour encore moins de justice sociale !

Hormis quelques formules bateaux, « le Front national propose de bâtir un État fort », « un État stratège qui aiguillonne notre pays vers l’innovation, la prospérité et assure son rayonnement », « un État protecteur et solidaire, garant des services publics » : rien de précis, notamment sur la redistribution des richesses et sur la fiscalité qui sont pourtant des piliers fondamentaux pour la cohésion et la justice sociales.

N’est-il pas inquiétant de parler d’État fort sans jamais citer la citoyenneté, la démocratie, l’égalité, la liberté, la solidarité ?

Le programme du FN sur le rôle d’un État fort est dangereusement clair, c’est d’abord et uniquement une police et une armée renforcées (création d’une garde nationale et construction d’un sousmarin nucléaire !), une justice qui punit lourdement, des fonctionnaires aux ordres…

Jamais le FN ne propose de solution pour répondre aux besoins sociaux, sauf quand il désigne « l’autre », l’étranger comme responsable de tous nos maux !

« Le sens des responsabilités nous oblige à une bonne gestion des deniers publics… les collectivités locales devront enfin maîtriser leurs dépenses » : cette attaque contre les collectivités locales, leurs services publics et la décentralisation perd toute crédibilité lorsqu’on se rappelle la gestion calamiteuse et clientéliste des budgets municipaux à l’époque très récente des mairies FN d’Orange, Marignane, Toulon, Vitrolles…

Le pouvoir d’achat ?    200 € virtuels, et c’est tout !

Le FN propose de financer cette mesure, dont le coût est d’environ 20 milliards d’euros, par une augmentation des taxes à l’importation. Cette mesure est complètement fantaisiste, elle feint d’ignorer que les droits de douane alimentent exclusivement le budget européen et qu’ils sont impossibles à nos frontières, sauf à sortir de l’Union européenne, ce qui est le vrai projet du FN.

Le FN nous promet une France vivant en autarcie, coupée du monde, attaquée de toutes parts, alors qu’une autre mondialisation est possible.

Et pour augmenter les salaires, pourquoi le FN ne s’adresse-t-il pas aux chefs d’entreprises, petites et grandes ? Pour augmenter les aides sociales, pourquoi le FN ne propose-t-il pas une hausse des cotisations pour les entreprises dégageant des profits énormes ?

La dette ?    Elle n’est pas illégitime, selon le FN !

Pour réduire la dette, le FN propose de « réduire la mauvaise dépense », « préserver la bonne dépense » et « autoriser la Banque de France à détenir des titres de la dette ». La traduction est simple : réduction des budgets sociaux et du rôle de l’État protecteur, poursuite des dépenses publiques pour les seuls Français (depuis combien de générations ?) et financement de la dette par l’épargne populaire !

Jamais le FN ne déclare qu’une grande partie de la dette publique provient des taux d’intérêt pratiqués par les banques privées, françaises et étrangères, qui prêtent à l’État, puisque les banques centrales n’ont pas le droit de le faire.

Jamais le FN ne propose d’effacer le montant de la dette qui correspond à l’enrichissement des banquiers que l’État a sauvés en les renflouant grâce à nos impôts !

La protection sociale ?  Sacrifiée !

Le FN se défausse sur les thèmes de la sécurité sociale et du système de retraites par répartition. Il n’y a également aucune volonté de sa part de revaloriser les minima sociaux et le RSA. Comme le gouvernement, le FN stigmatise la « fraude sociale » et veut renforcer les « vérifications » à Pôle Emploi. Comme le gouvernement actuel, il refuse de s’attaquer aux niches et fraudes fiscales, aux exonérations patronales de cotisations sociales, etc., dont les sommes colossales permettraient de combler largement le déficit de la Sécurité sociale.

Pour renforcer le système de Protection sociale, comme sur d’autres questions, il faut imposer une autre répartition des richesses… ce dont il n’est jamais question dans le programme du FN !

Les patrons ?  Main dans la main avec eux !

Face au chômage de masse et à la précarité, que propose le FN ? « Le redressement des classes moyennes et des PME/PMI... » De fait, il ignore les classes populaires qui sont le plus durement touchées par la crise. Les mesures du FN favorisent d’abord le patronat, en allégeant « le coût du travail, sans pour autant grever le pouvoir d’achat des ménages », c’est-à-dire en baissant les cotisations patronales...

Et si les « lois sur le temps de travail ne seront pas abolies », une « renégociation sera autorisée à la condition qu’elle s’accompagne d’une augmentation proportionnelle du salaire », cela revient à l’arnaque du « travailler plus pour gagner plus ».

D’autant que le FN ne compte pas revaloriser le SMIC, qui permet à peine de survivre.

Conditions de travail ?  Dégradation et précarité !

L’accélération de la précarité de l’emploi, via les contrats à durée déterminée, les temps partiels et l’intérim, est le lot commun de millions de salarié-es. Aucune proposition concrète n’est pourtant développée par le FN qui ignore également complètement la dégradation des conditions de travail.

Enfin, concernant la destruction continue de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique, le FN propose un simple « gel des baisses des effectifs ».

Les femmes ?  Au foyer !

La mesure phare du FN pour les familles reste la « création d’un revenu parental », à partir du 2e enfant. Il s’agit en fait d’un salaire maternel, édulcoré. En effet, au vu des inégalités entre sexes dans les tâches domestiques, de la réalité de l’emploi féminin (précarité, temps partiel imposé, inégalité salariale), cette mesure est créée pour inciter à un retour au foyer des mères. Il ne s’agit en aucun cas d’une mesure protectrice ou favorisant les droits des femmes. Dans le même temps, en déclarant la guerre au Planning Familial, en voulant organiser un référendum pour donner à la vie un caractère sacré dès la conception, en faisant du déremboursement de l’IVG un axe de sa campagne…

C’est bien à la liberté des femmes à disposer de leurs corps que le FN s’attaque !



Les effets de la crise sont de plus en plus violents

Les difficultés à boucler ses fins de mois, même pour répondre aux seuls besoins de première nécessité (s’alimenter, se loger, se vêtir…), la peur de l’avenir pour soi et les siens, sont devenues le lot quotidien d’une partie toujours plus grande d’entre nous. Plus personne n’est à l’abri, déjà plus de 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays.

Face à un gouvernement incapable d’enrayer cette crise…

…et qui privilégie toujours patronat et plus riches, face à un président de la République qui affiche sa connivence avec les milieux affairistes et financiers alors même que le pouvoir réel semble être passé des politiques aux marchés… le sentiment d’injustice et d’abandon, de n’être ni écouté ni entendu, est légitime.

Les souffrances, l’exaspération et l’envie de « donner un coup de pied dans cette fourmilière » se généralisent.

De tels contextes ont toujours été bénéfiques aux droites extrêmes

Le FN entend en profiter pour élargir son électorat et imposer encore plus ses idées déjà largement banalisées, notamment par un gouvernement qui s’est sciemment placé sur certains de ses domaines de prédilection. Il s’affiche désormais comme le défenseur de la classe ouvrière et comme un parti « antisystème » au service des « petits ».

Le FN n’est pas un parti comme les autres, il n’a jamais changé

Il a seulement adapté son discours et avance masqué derrière une façade supposée plus respectable, plus sociale et plus crédible. Ses fondamentaux demeurent les mêmes : stigmatisation d’une partie de la population, instrumentalisation des peurs, remise en cause de la place des femmes dans la société... la « préférence nationale », idée nauséabonde et profondément opposée aux valeurs que nous portons et défendons, demeurant la colonne vertébrale de toute sa politique.

Au-delà de la dénonciation des fondements populistes, sexistes, racistes…

…qui demeurent l’essence de ce parti, il est de notre responsabilité de montrer la réalité de son programme, plus particulièrement en matière sociale. Sur toutes ces questions essentielles, les propositions sont rares et contraires aux intérêts des salarié-es, notamment de celles et ceux déjà les plus touchés par la crise.

Comment s’en étonner de la part d’un parti qui a toujours soutenu les pires dérives ultralibérales et qui est toujours prompt à dénoncer les mouvements sociaux et le rôle des syndicats ? Souvenons- nous des attaques haineuses de Marine Le Pen et de membres de son parti contre le mouvement social opposé à la réforme des retraites en 2010 !

Le FN demeure l’allié du patronat et l’ennemi des salarié-es ! Contre la division, Solidaires défend au contraire la solidarité de classe entre les travailleurs-euses !

Les réponses alternatives et les avancées pour ceux/celles-ci et leurs familles ne viennent jamais de l’extrême droite mais bien des mobilisations sociales que nous devons construire et amplifier pour gagner !

Aujourd’hui comme hier, le FN demeure le pire ennemi des salarié-es !


Ce document a été réalisé par Solidaires à partir d’analyses menées par l’association Visa. Pour en savoir plus : http://www.visa-isa.org



03/03/2012

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