Souviens toi, professeur d’histoire

Zuc, chat noir et poète rend hommage à Samuel Paty
 
Parce que tous ces crimes odieux m’ont toujours fait réagir, mais quand en plus un ministre détourne dans un vent politique nauséabond cet assassinat par des propos et procédés ignobles, utilisant ce néologisme « islamo-gauchiste » et pointe du doigt les associations oeuvrant pour la solidarité et venant en aide aux minorités, cela est comme une seconde mort pour ce professeur, un relent d’années trente, une chasse aux sorcière de ceux qui dérange leur politique raciste,  
 

Souviens toi, professeur d’histoire,

Il s’appelait Samuel Paty,
Il enseignait là dans un collège,
La liberté jusqu’à l’infini,
Il est mort s’en suit le long cortège,

Assassiné par un fanatique,
Les mots pleuvent lourdement hélas,
Sur les ondes par un vent politique,
Les yeux sont vides, le coeur est las,

En serais-tu, en ces saisons tristes,
Surpris d’entendre, ho! toi professeur,
La faute est aux « islamo-gauchistes »?
Non! d’Histoire tu es connaisseur,

Comme un relent d’années trente,
Par ces mots associés désignant,
Deux coupables, formule effarante,
« Judéo-bolchévique » sciant !,

Moi, l’anarchiste je te salue,
Et nous au seins d’associations,
Traquons le racisme qui pollue,
Nos villes et nos régions,

Oui tu es bien mort par la bêtise,
L’obscurantisme et leurs idéaux,
Le négationnisme qui attise,
Les peurs, les haines idem fléaux,

Foi aveugle et le nationalisme,
Le refus de l’autre et le mépris,
Autant que violence et incivisme,
Sont cause d’une vie qu’on t’a pris,

C’est pourquoi je préfèrerai dire,
« Islamo-fasciste » voyez vous,
Mais je ne veux voir ici s’inscrire,
l’amalgame au verbe des voyous,

Laissons là ce procédé infâme,
Au capitalisme et ses élus,
Osant reprendre ces mots sans blâme,
Politisant ta mort en surplus,

Epris de cet impérialisme grâce,
Et tous ces suprématistes blancs,
Le colonialisme encore race
Régénérant les dieux et les clans

Au nom de la liberté de l’Homme
Pour que le migrant trouve son port,
Pour que la fraternité te nomme,
Alors je m’excuse de ton sort,

 
ZUC, le chat noir,